HISTOIRE
DE
L’IMPRIMERIE
EN FRANCE
AU XV e ET AU XVI e SIÈCLE
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HISTOIRE
DE
LIMPRIMERIE
EN FRANCE
AU XV" ET AU XVI" SIÈCLE
PAR A. CLAUDIN
LAUREAT DE I.» INSTITUT
TOME QUATRIÈME
PUBLIÉ
SOUS LA DIRECTION DE LÉOPOLD DELISLE
MEMBRE DE L’INSTITUT
PAR PAUL LACOMBE
BIBLIOTHÉCAIRE HONORAIRE A LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MD CGC CX IV
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Imprimé
par Décision de M. le Garde des Sceaux
Ministre de la Justice
pour 1 Exposition universelle de 1900
Les pages intermédiaires sont blanches
AVANT-PROPOS.
Il faut toujours plaindre un auteur qui, victime d'une mort
imprévue et rapide, n’a pu, ni s’éditer lui-même, ni mettre la
dernière main à l’œuvre qu’il avait commencée. Peut-on être
certain que le continuateur, quels qu’aient cté son ^èle et sa
conscience, a toujours saisi le sens des pensées de l’écrivain
disparu, et ne s est pas écarté d’une voie dans laquelle il n’a
personne pour le guider?
Cette réflexion me vient tout naturellement à l’esprit au
moment où je dois moi-même présenter au lecteur le qua-
trième volume de Y Histoire de l’imprimerie, dont l'achèvement
m’a été confié, l’auteur l'ayant, par malheur, laissé interrompu,
au moment où, cependant, son travail était à peu près ter-
miné. Si mince qu’ait été la part de collaboration qui m’était
réclamée, la réflexion énoncée dès la première ligne de cet
Avant-propos n’en est pas moins frappante en ce qui concerne
l’ouvrage de Claudin. Le présent volume contient la fin de
l’histoire des ateliers typographiques lyonnais au xv e siècle,
telle que Claudin en avait conçu le plan; ce plan, je crois
l’avoir respecté de la façon la plus absolue dans les conclu-
sions dont la rédaction m'incombait; je crois même avoir fait
la plus complète abnégation de mes idées personnelles dans
VIII
AVANT-PROPOS
les cas où celles-ci se sont trouvées en opposition avec les
idées de l'auteur, et je ne pense pas que Ion puisse me repro-
cher les rrès rares remarques, additions et rectifications que ) ai
consignées avec toute la discrétion possible, dans le résumé
qui occupe les dernières pages du volume. José espérer, au
contraire, que ce résumé, avec les modifications que j’y ai
introduites (numérotage et classement des ateliers anonymes,
indication des sources), contrairement au modèle que Claudin
avait laissé à la fin de son deuxième volume, pour les ateliers
parisiens, sera apprécié par les travailleurs et trouvera bon
accueil auprès d’eux.
Claudin est décédé Je 25 février 1906 dans sa soixante-
treizième année. Je n’essaierai pas de tracer ici une esquisse
biographique du libraire érudit qui sut prendre un bon rang
parmi les historiens de la typographie française; d’autres l’ont
fait avant moi, et je ne pourrais que répéter ce qui a déjà
été fort bien dit '. Au jour de ses obsèques, la plupart de ses
confrères et nombre de bibliothécaires ou d’amateurs, qui
avaienr été ses clients, avaient tenu à apporter par leur pré-
sence un dernier hommage à celui que les uns considéraient
C]«uiilinnyaiitéié,anmi>is(Ie janvier 1903,
nomme chevalier île la Légion d'honneur, ses
confrères et ses amis lui offrirent un banquet
pour celé hier ceue distinction. La réunion eut
heu le 2 8 février sons ia présidence de M. Émile
Picot, membre de ['Institut, qui dans un cha-
leureux discours apprécia les mérites de l’auteur
île {’ Histoire de l'imprimerie el lui adressa, en son
nom et au nom de tous, les félicitations les plus
vives. Claudin ne manqua pas de remercier ses
confrères et ses amis, et son allocution ren-
ferme d’intéressants détails sur ce qu’on pourrait
appeler la genèse île son grand ouvrage. (Voirie
Bulletin du bibliophile, 1 903 , p. 1 6 0-1 73. — Le
compte rendu de cette réunion amicale est de
M. Georges Vicaire; il a été tiré à part sons le
titre de : Hommage à AI. A. Claudin..., 1 yo;.
In 1 } pages, avec portrait.)
AVANT-PROPOS
[X
comme leur ami, et en qui les autres perdaient un doyen qui
avait fait honneur à leur corporation. Ce sont ces sentiments
que M. Edouard Rahir traduisit en termes émus au nom de
ses confrères; c’est surtout ce que M. Léopold Delisle, dont
la parole autorisée se fit entendre la première, exprima, dans
une éloquente allocution, au nom de la Bibliothèque natio
nale, à laquelle Claudin proposa toujours ses plus inté-
ressantes trouvailles
A mon tour, désireux de payer aussi mon tribut à la
mémoire de fauteur de 1 Histoire de l’imprimerie, je veux indi-
quer comment il se trouvait si bien préparé à entreprendre
cette œuvre. Point n’est besoin, pour cela, de donner une
bibliographie complète des travaux antérieurs de l’historien :
il suffira de rappeler que, de 1880 à 1901, il ne publia pas
moins de vingt-cinq études relatives aux origines de la typo
graphie française. Douze au moins de ces études, dont cer-
taines sont des ouvrages importants, concernent le xv' siècle,
et se rapportent aux villes dont voici les noms : Albi (1880),
Avignon (1898), Paris (cinq monographies; 1883-1901), Poitiers
(1894 et 1898), Salins (1892), Totdouse (1893), U\ès (1899).
J’abuserais évidemment de la patience des lecteurs si, à
cette énumération, j’ajoutais la liste des autres publications
de Claudin, dans lesquelles il a traité des productions typo-
graphiques, des imprimeurs, des libraires du xvi' et même
’ Le compte rendu des obsèques de Gandin
a été publié par M. G. Vicaire, avec ie texte
des discours oui y furent prononcés, dans ie
Bulletin du bibliophile, 1906, p. i .(4 150. — -
Le Bulletin mensuel de l' Association amicale des
commis-libraires français contient (livraison de
mars 1906, p. 26-28) une notice nécrolo-
gie] ne sur Garni in, par Honoré Champion, qui
mérite d’etre signalée. — Voir aussi le Bull, de
laSoe. de nul. du Protestantisme, 190 6 , p. 191.
X
AVANT-PROPOS
du xvii* siècle; je ne dois cependant pas manquer de faire
remarquer quelles sont nombreuses '. Cest que pour satis-
faire sa curiosité et ses goûts, autant que par obligation
professionnelle, Claudin entretenait avec tous les grands
bibliophiles des relations très suivies et trouvait auprès
deux le meilleur accueil; cela lui permettait de faire des
découvertes souvent curieuses, soit dans leur propre col-
lection, soit dans les ventes, qu’il suivait assidûment. De
là les notes, presque toujours intéressantes, qui sont éparses
dans les Archives du bibliophile (1858-1905), catalogue officinal
que peu d’amateurs ont conservé, mais qui mériterait de
faire l’objet d’un dépouillement attentif La rédaction de ce
catalogue fut pour Claudin un excellent exercice biblio
graphique; cest ainsi qu'il acquit son expérience toute spé-
ciale, secondée par une merveilleuse mémoire (à laquelle on
pourrait peut-être lui reprocher de s'être fié trop souvent)
qui lui permettait d’apercevoir du premier coup les formes
typiques de certains caractères ou les particularités des pro-
cédés adoptés par tel ou tel imprimeur.
Cest pour ces différents motifs et par sa notoriété que
Claudin se trouva tout désigné à l’attention de M. le Direc-
teur de l’Imprimerie nationale et que celui-ci le chargea de
la rédaction du grand ouvrage dont il voulait entreprendre la
publication à l’occasion de l’Exposition de 1900. Ce choix,
il faut le dire, rencontra un assentiment unanime, aussi bien
parmi les confrères de 1 auteur que parmi les bibliothécaires.
On trouvera nue liste complète des on- des livres imprimés de la Bibliothèque iitttiotutle
vrages de Gaudin dans le Catalogue geWral {Auteurs), t.XXIX { 1^07), colonnes 78^0, f.
AVANT PROPOS
xi
les érudits et les amateurs. Chacun s’empressa de procurer à
l’auteur de l ’ Histoire de l’imprimerie les renseignements dont il
pouvait avoir besoin, les uns en lui communiquant les rare-
tés bibliographiques qui se trouvaient entre leurs mains, les
autres en lui ouvrant largement les collections dont ils avaient
la garde. Les spécialistes eux-mêmes lui rendirent de fréquents
services, et si Claudin avait pu joindre une post-face à son
ouvrage, il n’aurait pas manqué, croyons-le, d'évoquer avec
reconnaissance le souvenir de deux bibliographes qui
l'avaient précédé dans la tombe : Robert Proctor, dont
il utilisa les avis en plus d’un cas, tout en négligeant de
suivre la merveilleuse méthode de cet excellent érudit
et M llc Marie Pellechet, qui lui fournit souvent de très pré-
cieuses indications A .
La compétence avérée de l’auteur, aidée de concours aussi
utiles devait produire d'excellents résultats, et l'on peut affir-
mer que l’œuvre de Claudin a fait faire un très grand pas à
1 Robert Proctor, bibliographe anglais, ne
en i 868 , mort par accident en 1 903, est l’an-
teiir iI’iiii Index w lie early printed looks in the
Sritish Muséum, qui i'a rendu célèbre. Il avait
adopté , pour l’identiltcatinn des types employés
par chaque imprimeur, différents procédés dont
le plus important est celui de lu mensuration
des interlignes. Ce procédé, dont l’application
donne d'excellents résultats, commence à se
généraliser et était, d'ailleurs, bien connu par
Claudin. On se demande pounpioi il ne s’eu est
jamais servi, ou du moins pourquoi il parait
avoir toujours voulu l’ignorer. — Cf. L. De-
lisle, Les Incunables lin Musée Britannique , dans
le Journal des Savants, janvier- février 1 <j 1 0.
tv.
M"'' Marie Pellechet, liée en 1 84°, morte
le 1 1 décembre tpoo, est l’auteur île plusieurs
travaux bibliographiques dont le plus important
devait être le Catalogue général des incunables
des Bibliothèques de France. Il lie lui a été permis
de publier que le premier volume de ce grand
ouvrage, quelle avait entrepris ;t ses frais, mais
dont elle a assuré l'achèvement par 1111 legs
spécial. M. Lntiis Polain continue dignement
l’œuvre de celle dont il avait été le collabo-
rateur et l’ami, et a déjà fait paraître deux
nouveaux volumes du Catalogue général. Grâce
aux améliorations que l’expérience a suggérées
à l’auteur, les historiens de l’imprimerie possè
derout bientôt lin admirable répertoire.
C
Mil
XII
AVANT-PROPOS
l’étude de l’histoire de l’imprimerie en France. Est-ce à dire,
pourtant, que cette œuvre soit exempte de toute critique?
Sans sortir de mon rôle d ‘éditeur impartial, sans abuser de ce
fait que l'auteur n’est plus là pour se défendre, je puis bien
constater ce que sa méthode de travail avait, en certains cas,
de défectueux. Travaillant un peu trop au jour le jour, n ayant
peut-être pas suffisamment envisagé l’ensemble de sa tache, il
découvrait chaque jour et utilisait de même — avec beaucoup
d’ingéniosité, il est vrai — quelque aperçu nouveau, et ces
découvertes lui suggéraient des réflexions, des remarques,
des comparaisons qui, sans que, peut-être, elles vinssent
gravement contredire des constatations anterieures, ne sc
trouvent pas toujours à la place quelles auraient dû occuper.
De là, des hypothèses souvent ingénieuses, mais quel-
quefois hasardées; de là, une dispersion de la matière qui
est loin de faciliter l’usage de l'ouvrage... Ces défauts, il
les eût certainement atténués s'il lui avait été donné de
poser lui-même les conclusions de son travail et de le ter-
miner par des tables destinées à guider les lecteurs dans leurs
recherches '.
On s’est quelquefois un peu trop hâte de faire à Claudin
des reproches qu'il ne méritait certainement pas. On a signalé,
Pour remédier autant cjiie possible à celle rédaction d'une liste provisoire des ouvrages
absence <le tables, qui devraient être multiples décrits par Claudio dans ses quatre premiers
et très détaillées, mais qui ne sauraient être éta- volumes. Cette première table, suivie d'une
blies d'une façon définitive tant que l'ouvrage antre, qui est consacrée au groupement des
ne sera pas entièrement terminé, M, Léopold ouvrages par ateliers, est actuellement encours
Delisle a considéré comme indispensable la d'impression et paraîtra tics prochainement.
AVANT-PROPOS
xin
par exemple, certaines lacunes dans l’indication des pro-
ductions des différents ateliers. D’abord, il n’aurait été juste
de formuler cette critique qu’en ce qui se rapporte aux
ateliers parisiens; 1 histoire des ateliers lyonnais du xv e siècle
n’étair pas encore terminée, et rien n’autorisait à lui faire grief
d’omissions qui pouvaient nêtre qu’apparentes, puisqu’on
ignorait ce que devait contenir le présenr volume, qui paraît
seulement aujourd’hui. Ensuite, il est visible que Claudin,
bien qu’il ne l'air que rarement spécifié, n'a pas eu l’intention,
ni la prétention de dresser le bilan compter de chacun des
ateliers qu i] a étudies. De plus, bien des répertoires, dont
l'usage nous semble maintenant tellement naturel qu’on ne
prend même pas la peine de les citer malgré les profits qu’on
en tire, n’avaient pas encore vu le jour à l'époque où Claudin
avait commencé sa publication; s il n'a pas eu la bonne chance
de découvrir lui-même quelque volume ignoré, s’il n’a pas
eu, comme nous, le bénéfice de travaux récemment parus,
ne devons-nous pas généreusement l'absoudre?
Je ne puis pas, évidemment, énumérer ici tous les ouvrages
auxquels je fais allusion dans les lignes qui précèdent, mais,
comme moi, le lecteur aura pensé aux travaux bibliogra
phiques les plus importanrs qui ont été publiés dans ces
dernières années; rels : le Catalogne de la bibliothèque de
M. Pierpont Morgan (1907), celui de la bibliothèque de
M. Fairfax Murray (1910), ou enfin le quatrième volume
du Catalogne Rothschild (1912) que nous devons à l’érudirion de
M. Emile Picot. Tels sonr, encore, les quarre volumes de la
savante Bibliographie lyonnaise de M, Baudrier, qui ont paru
XIV
AVANT-PROPOS
depuis 1908, et les tomes II et III du Catalogue général des in-
cunables, commencé par M ,[e Pellechet et si bien continué par
M. Louis Poiain. Quelles ressources nouvelles les historiens
de l’imprimerie pourront-ils trouver auprès de ces puissants
auxiliaires! Ces ressources nouvelles, loin de nous en faire
des armes contre ceux qui n’ont pas pu en profiter, nous
devons les accueillir avec reconnaissance; elles viennent
ainsi, pour le plus grand honneur de ceux qui les constituent,
accroître le domaine scientifique, sans pour cela diminuer
le mérite de ceux qui, les premiers, ont contribué à le
former. De tout ceci, je pourrais fournir de nombreux
exemples; je demande la permission de n’en citer qu’un seul,
car je ne veux pas avoir moi-même l’air de dresser un ré-
quisitoire contre l'auteur de l ’ Histoire de l’imprimerie. Il s’agit,
d’ailleurs, d’une double particularité qui l’aurait certainement
intéressé.
M. Louis Poiain a décrit avec sa précision habituelle une
édition du Bréviaire des Nobles, datée du 18 janvier 1484 (v. st.)
et imprimée à Bréhan-Loudéac par Robin Foucquet et Jean
Crès ( Catalogue general des incunables -, t. II, n° 3523). Certes,
le livre était connu; il avait été décrit sommairement par
M. de La Borderie {L’Imprimerie en Bretagne au xv siècle) en 1878;
mais ce que M. Poiain a constaté, c’est que le volume ren-
lerme une pièce de vers qui donne en acrostiche les noms
d Anthoine Caillant, Louis Martineau et Geoffroy de Marnef.
C’est une véritable découverte, qui nous apprend qu’il a du
exister une édition parisienne du Bréviaire des Nobles (proba-
blement la plus ancienne), dont on ne cite aucun exemplaire.
AVANT-PROPOS
xv
On peut assurer que Claudin, s’il avair pu connaître cette
curiosité à l’époque où il ctudiait les productions des presses
de Caillaur, n’aurait pas manqué d’en faire mention en même
temps qu’il décrivait (Hist. de l’impr., t. I, p. 303) Le Miroir
d’or de l'âme pécheresse et l’Échelle de pénitence, deux livres dont
l'existence avait d’ailleurs été constatée par M' k Pellechet ( Une
Association d’imprimeurs parisiens) dès 1897. j’en ai assez dit, je
pense, pour faire pardonner à l’auteur de 1 Histoire de l’imprimerie
les lacunes qui se sont trouvées déjà ou seront comblées par
des découvertes faites après la publication de son ouvrage
et, en ce qui regarde celle que j’ai citée, j’ajouterai qu’il est
excusable d’avoir omis ou ignoré, au sujet d’une édition
parisienne, un renseignement qu’on ne pouvait trouver
qu’entre les feuillets d'un incunable breton.
Pour différentes raisons d’ordre administratif, près de deux
années s’écoulèrent après la morr de Claudin sans qu’il fur
possible dctudier les moyens d’achever et de mettre au jour
le volume dont la publication se trouvait en suspens. Alors
fut faite une constatation des plus regretrables : on ne
retrouva dans les papiers de l'auteur aucun manuscrit, pas
la moindre note pouvant servir de guide au travailleur de
bonne volonté qui accepterait la mission de terminer l’œuvre
inachevée. Claudin avait donné le bon à tirer des 54 premières
feuilles de ce quatrième volume; il existait, de plus, un cer-
tain nombre de placards dans lesquels on devait rrouver ce
qu'il lui restait à dire sur les ateliers anonymes de Lyon. Avec
ces placards, assez fautifs et assez mal ordonnés, quelques
XVI
AVANT-PROPOS
clichés dont certains se trouvaient assez difficiles à identifier.. .
Il s'agissait de tirer parti de cer ensemble.
M. Léopold Delisle, à qui M. le Directeur de l'Imprimerie
nationale s’étair tout d’abord adressé, voulut bien insister
auprès de moi pour que je consentisse à assumer une tâche
dont la réussite se trouvait assez problématique. Mon vénéré
maître me promit ses conseils er même son concours; je puis
dire qu'il ne faillir pas à ses promesses, et si j’ai, comme je
l’espère, réussi à vaincre la plus grande partie des difficultés
que j’ai rencontrées, je puis affirmer que c’est bien à lui que
je le dois. Le disciple est heureux de rendre à la mémoire du
maître un hommage reconnaissant.
J’ai déjà eu l’occasion de le dire, mais je tiens à répéter ici
que j’ai plus d’une fois bénéficié de plusieurs indications qui
m’ont été libéralement fournies par trois de mes amis, trois
confrères des plus compétents en tout ce qui touche à l’his-
toire des origines de l’imprimerie : que ces amis, MM. Baudrier,
Polain et Viennot, veuillent bien agréer mes plus vifs et mes
plus sincères remerciements,
L Histoire de l’imprimerie en France au XV’ siècle se trouve, hélas,
bien loin d’être terminée par la publication de ce quatrième
volume. Quarante villes de France, au moins, ont, à cette
époque, possédé un atelier typographique : on voit ce qu’il
Cette partie Je ma tache a été singuliè- le travail Je Gaudin dont, au moins au point
renient facilitée par i obligeance inlassable et Je vue technique, il s’était trouvé le collabo-
la compétence bien connue de M. Hénn, alors ratenr. Il a été aussi le mien, et il voudra bien
chef du service Je I exploitation a I Imprimerie trouver J ans ces ligues l’expression très sincère
nationale. M.Heon avait, depuis l’origine, suivi de mon souvenir reçoit unissant.
AVANT- P R OP OS
xvu
reste à faire pour que l’œuvre soit complète. Il serait évi-
demment impossible de songer à l'achever, si on devait,
pour chacune des villes qui restent à étudier, suivre le plan
qu’il avait été nécessaire d'adopter pour Paris et pour Lyon.
Il ne saurait en être ainsi. D’abord, aucune d’elles n’a eu
l’importance et n’a obtenu une production typographique
qui puisse se comparer à celle des deux principales villes de
la France ; ensuite, si quelques-unes n’ont pas encore fait
l’objet dctudes très approfondies, la plupart ont été le sujet
d’excellentes monographies qui résument presque tout ce
qu’on en peut savoir. Ce sont deux points principaux dont
il faudra tenir compte si, comme il y a lieu de l’espérer,
l’Imprimerie nationale entreprend le complément de l'œuvre
de Claudin. Il suffirait peut-être d’envisager la possibilité de
constituer en deux ou trois volumes (et peut-être moins) un
recueil de fac-similés, accompagnés d’un texte très succinct
et d’une bibliographie des travaux déjà existants, pour obte-
nir un admirable instrument de recherches; le succès en serait
assuré et les travailleurs l'accueilleraient avec enthousiasme.
Ce serait, de plus, un moyen facile de couronner dignement
le plus beau monument qui aura été élevé à la gloire de la
typographie française.
Paul Lacombe,
Les pages intermédiaires sont blanches
HISTOIRE
DE
L’IMPRIMERIE
EN FRANCE
XV e SIÈCLE
CHAPITRE LIX
L’IMPRIMERIE À LYON
ATELIER DE MICHFX TOPIÉ ET JACQUES HEREMRERCK
1 500)
Michel T opiii el Jacques Hcremberck publient ensemble des livres illustrés. — Les Setinctes
Pérégrinations tic ihcntsalem. — Le Recueil de s Histoires '/'rot cimes. — Marque des lieux impri-
meurs associes. — Les P aides d'ksojtc el de Poge. — T opié conlinnc sent les travaux de l'atelier.
— Les C noua II es de Loys de Va/oys. — Auties livres imprimes par Tnpic. — Association
avec Neumeisier. — Antre association avec François Dalincs. — Tnpié imprime un Missel
romain el tes bréviaires de Gap, de l'église ct’Aix' et de Saint-Riil. — Sa nouvelle marque.
Michel Topié et .lactities Hercmburck, imprimeurs allemands, se sont
établis à Lyon en 1488. Leur premier livre est daté du 28 novembre.
finitrtf» (xw^rnutti'oite bciBctufafotirt Scs muroneç Sce fini»
p.\'di<itiict.^pii mont Sc fytMpç faffoaciifc ftatfimue Oft emttaiÿe
et petit finie eeiiteuât bu tout fil Sefrnpfwi) diitfï que Sien a Sùufit fe SJ
lier a fJttueiflre.^mpîiincd X. pot) par boucfîre ^SiiiCt? 2 ï(itf efettopte
fv pmuoitttrr j.tqucct ttncinbnrf,’ PniViintiÿiic Seiiionr.mr .titSirfpoij.l. 4
S: 1 10 fîrcfc t$ne : > Ki iïc. etre. q 11 at trcSigr-. g l;tiiruct l'Qtptnu.ït ïioiieêtc
C’est la première édition française du Voyage de Bnytlnibttrh en Terre-Sainte.
Trois éditions, en latin et en allemand, avaient paru à Mayence en 1486.
IV. 1
1
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Ceitc relation eut un retentissement immense dans tons les pays de la
chrétienté. Un religieux carme, Nicolas Le H uen, du couvent de Pont-
Andemer, ancien confesseur de la reine Charloite de Savoie, en fii une
traduction libre en français à laquelle il ajouta du sien.
tretyautte frefcrefti’emte et trefreDoubtec pmv
celfc la route ûe frâce a [Marguerite : ma freflou
.ueraùie ûame en uoltrcfcianetir I;iefuo: lnmt
ble fallu et grâce parfaicte^rere^fcole le H3uc I;ûblc
piofeiTeur en fafctetbcologie rcligieujc ala mere ûe ûi/
eu ttolîre ûâe Des carmes ûu côuctûu pôteaur ûe mer
etùc la feu route cjtarlore que Dieu abfolue cofctlcur et
ûeuotcbapcllaûetle tire perpétuel fubgert etotateur*
RefrcSouBree çjjraaaifi: S4meSc prefuuipn? tetnerafrc fero
te 4 rcprctiSrc Se prrfcttnT ou Bcftrque a [ïtioBfe pitcqfe cfio
fec ti? Sigu C6.2 Haie Pcftre appicuueeboiiieç qracieufe Bu
litirtmfe fiiperçpceSctc ma fair parSi a Soins fuppficr tau cilié
Gfcmcc lijftte So ? fort ttiofefîe ÿefpfaifatit ou liiSfgtte ce petit
Soi; feqf te Pou a pfiltrc: partie efiucu partioBfc Sanie: ma Sa
me Sc^cgreTKargumre Se«nanoî,S>if?pt4ci5 fut mat
ne oit twpemttete cttnofite ma att?cc:Pofire Entité efattettee
JJmS fait epatfera.tSt fe ornement ou (ttfTe requis a PofEc «ut
gmfiecce tiitn fait ajfessrattt: epettfee ma ruScffctct pieuce mot; Seftr aûiftque pou#
«teo^c fout ( fec pctie piefcttc 4 fettro Boita fcigttciue. CîGieif que Sefiitrec foit tue
fhtttaBfe tiiitfn'tiiSKte 11Ô oBflât Ses engiitc (jtuuame fcftitSc<r fol'ertrc uicfltmaBfc ue
«(fera pas eij eSpofttic Se tiounequfjxratctcufi nom naît fe Soit Sire fePeftcmcitt pie
ti4ttt itotttieue forme figure ou Stjferatceieîmer; que ta tu a taxe prêta tente fott eu forj
efhmoituT eft i\ uc Pote eij ecpîfj'cttt Secours fec Siffcreucec Se tion4ftcef: et ctiefrii Se
fin' BaBitSer 4 foi; fettettaut feufement diatigant Ptig fltÏÏe erj pfuegrant ou pttto Se
pdmetfeSit 4uotr ttÔ Sc facteur. C aire me tottilieitt Sec grain itm eiro: 0 tareu ts ; fogtei
encuiin ftti?c: affrofqgtPffi r pBtfofopBeo'.Sefquefs fc Stitî fiterofuie Stt.QttoS meSico
rü eft titeSfeùmtrtaut faBrifta f48.tr, THeScrtttc tticStcincc tractent: et fec feu tco fec
c&ofcc faBiifcc’.Ct atfi Sec arc meeatuques.îl 4 fettfe art Sefcnp:e(rtt(tftquc eppertece
femfftte) eft Sc toi te entGîrtffee . parqnop fe fatt fottit?t que fcc tgiiorâc rtutaut que
fec mfhtitc fe effoteft Se efenp:e:Se rSpofer: Se Sttc.et Se fait Puf Pteffe <t|joree Pctifc
eflre efeotee 4 for; Çaiiflt caquec.a Pnq foc PtefTrtrt fe rageât SeBrtt Se paroiïec Patncc.
Corne fe fopjwfte pat fatigatge oBftqtic cotrumpt Pente. ï£t ttr a cdTttp qui ue cutSe
mteufp Pafotr Sec 4itftrec;e<tiSât SemSftrcr auât quaptaiiSte.ët Se 11102 fera Sttqett
aufttiip itietittec 4f «tte uta fauft*. 3 ’4 Sieu ne fe fetiffre Se ce piefumcr 4 Sntfotr Se
(Entre Sepitttter ou biffer ou uta^ec pàrfat) etetttterc.TIfa côflntcctoij Su tempfe fa
fotito/jîoî argent et ptcvrec picacufec fec grâc <z ptttffattc ojftrcit t offerte. 31 ec ittfe
4 U
Le traducteur dédia ensuite son livre à « la roine de France Marguerite
Tel est le texte qui fut imprimé par Topic et Heremberck.
Les pages intermédiaires sont blanches
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ATELIER DE TOPIÉ ET HEREMBERCK.
3
Bernard de Breydenbach, doyen et camévier de ieglise métropolitaine de
Mayence; Jean, eomte de Solms, seigneur de Mnntzenberg, et Philippe
de Bnlken, chevalier, avaient entrepris, avec d'autres grands seigneurs alle-
mands qui se joignirent à eux, un voyage à Jérusalem et au mont Sinaï.
Breydenbach et ses compagnons s’embarquèrent à Venise dans une galée
pour traverser la Méditerranée. Ils emmenaient avec eux un peintre, Erhard
Remvich, d'Utrecht, qui avait pour mission de prendre des vues des villes et
de dessiner les choses les pins remarquables que l'on rencontrerait an eonrs
du voyage. Il commença par faire une grande vue panoramique de Venise,
le port d’embarquemeni. On s’arrêta à Corfou, à Modon, à Candie et à
Rhodes, dont les sites au bord de la mer furent dessinés en perspective. Ces
croquis pris sur place, avec une carte de la Terre-Sainte, sont an nombre de
sept. D'une dimension exceptionnelle, ils furent gravés sur plusieurs blocs
de bois tires séparément. Ces vues parurent d'abord dans les éditions publiées
successivement à Mayence.
Dans l'édition de Topié et Heremberck, imprimée à Lyon, les planches
de vues sont gravées sur cuivre. C'est le premier essai qui ait été fini en
France de la gravure en taille-doncc. «Le trait de ces estampes, dit M. Ron-
dot, est net, mais il est comme velouté et a les apparences du trait de crayon
sur la pierre lithographique» dans les épreuves originales. «Robert-Duménil
a exprimé l'opinion que le graveur, d’ailleurs inexpérimenté, était un orfèvre
français [Le Peintre-Graveur, t. VI, p. 3 et 4)- Zani l'avait aussi regardé comme
un Français. »
La vue de Venise (Civiuis Vmelimritm) doit être citcc. Formée de plusieurs
planches dont les feuilles ont été réunies, collées bout cà bout et repliées
dans le volume, elle mesure prés de deux mètres de long; nous ne pouvons,
en raison de sa dimension inusitée, en donner que la partie médiane,
celle qui représente la place Saint-Marc. Nous la reproduisons ci-après.
Les autres illustrations qui décorent le texte dans lequel elles figurent
sont gravées sur bois. Ce sont des copies soigneusement faites des dessins de
l'édition originale de Mayence. Elles peuvent compter parmi les meilleurs
spécimens de la gravure sur bois exécutée â Lyon à cette époque.
Les additions de Le Hnen ne sont pas sans valeur et confirment la véra-
cité des récits du voyageur allemand, comme on en trouvera un exemple
dans le chapitre relatif aux Grecs de Jérusalem, dont le texte reproduit
4
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
ci-dessous commence ainsi : «Hommes de nations différentes qui se disent pio-
fesseurs de la religion cresticnne sont habitait s en Jherusalem ia cite saincte.
Ssttt jafufrettte prfSrffttC crj JÇmtfdfertj.
Offitrtte 8? ««roue qui fc bt'fctu piofcffeure & fa
refuffnj ftcftaimeforttÇdBitrtite en jBmtfafmi fit acffmcce
CVuf» i>r BottcBe fc Nfmt &e cteffife fee metlïeure: maie fc'
fart fott Stfjnmt feu re pdrotFee:cat tft fît mtrfquce en ent'e
et Mut muîtfpfiee que eeftijrditt confiifiort.2Tto;> cfîattt fa .
Lan mille quatmeette octantcfeptj. au moie Bauoft noms
pu? mou feuf mee compagnons æ titop Stmee pur pfltfieute
toute flucctraitt mufttmSt See Sn^e a itttfttee qui feii foienC
crevette auec feure femmee « enfaitoSfiwe Su fan^duje ittit
Pique oit fdrtdfïr).Da6ttrttc et cortuecleut auec eu^« « feure meute^rattSe commun!
CtUioij fa foj> epccptcaitdte quant a fa coKuetfattorht ctuifecoBaBifatieipettiotiipae
îc mcfuetffetcat ^eiteque Sic. Lee meure font fotmee put cotmcimoit. Cti&utat (
rte font auffre fatrafitte dlemtiwite fefotj fat t rttee Si|fémte; de font oitatÏÏee faite
paffeurfaue «Briffante ^ fefefife rornttiitecrraite (Octane Beffcct ne up. Tîcu f ?iff erè
ece&ercfficnefoiKfrfSfmcurimeifee^rece mettrai; &uattf Befqueft 3tfitromteet
ttufnve iîcffonceatitfrree sX mtcmfeauftree ©eouÿ?eatttftrce font ttt&eqtt aBtif
tiêetfrtiaBfmtcrtt? pour perfection fq font farte: maie peuperj 44 fofff &tto|lre fîaetree
for: fa fft'ç foîme (Zpfectt'3 aùîe couecfatt? m(îc iz faicce^ ttcf&întfle Stre fee^e ml
tcwSufeetç au mop? fc fa i$èt guerfe futjent coe fc fofeifetjfféu toteÇtcu/ fferutifae
«Ceulx de bouche se disent des crestiens les meilleurs, mais leur fait fort
desment leurs paroi les, car ilz sont intriqués (j/c) en erreurs et tant multipliés
que c'est grain confusion.
«Moy estant là. Lan mille quattrecens octantcsepiz, au mois d’auost [sic),
nom pas moy seul, mes compagnons et moy vimes par plusieurs iours une
ATELIER DE TOPIÉ ET HERF.MBERCK.
grant multitude des uugs et aultres qui se disoient crestieus avec leurs femmes
et enfans usans dit langaige arabique ou sarrasin, Habitent et conversent avec
eulx et de leurs meurs grande communication, la foy exceptée. . etc.
2L GaBtMii <5 ci) reste fim < oirane&ffuc eft hï Sftirtbc fattgiK ♦ttrtSfquc
qn.titc A eu» 5 c JHiqnef fütfitrt ta&j&itt) «:tecr.
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Breydenbadt avait dit la meme chose dans d’autres termes en 1483 (voir
le texte de l’édition de 148p. Histoire de r Imprimerie, t. III, p. 402). Le
témoignage de Le Hnen, qui fit le voyage quatre ans après lui, en com
pagine «d’un gracieux et saige enfant natif de Lyon, nommé Sire Henry
de Cucharmois' j> , ajoute un intérêt de plus à la narration.
Henry de Cncharmnis était peu I- cire fils île
« Jehan de Cil charnu >ys», riche drapier de Lyon,
qui figure dans la laxe des 3*000 cens; perçus an
1111m du Roi en mari iqyo {l/j 71 11. si.). Sa coti-
sation esi portée sur cette lîsie (7* nom, fol. 4 v°) à
« vil esens ». — — Il ne fàui pas confondre, comme
011 l*a fai I son n eut, Henri avec un au ire Jean île
Cncliannois* Lyonnais, probablement son frerc,
6 HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
' On trouve, dans le volume, les mêmes alphabets orientaux que ceux
de l’édition originale.
La figure que nous donnons ici représente une vue de I église du Saint-
Sépulcre à Jérusalem.
& it!ilr?iJit.î'4d(fIi} Batte Se SfpJtro en fejÿftfe ftimffr tteftu
n «ru Je ff^fotteufeSu (épufrÇje uofftefergneur fu|itte« mtvoSiitd
pmeue ç cataire Pfceffe are, O cite fatriar <z Pigite Se jjftte'
piaïuetfiifrtk’c nomBieo « «tregi|tree put imifv pmim Ttuf
itentrew faine fiCuepaie f h(î paie pir «offre pat»
m fait a Saiifejf? eut teffe gutfe <jtie mmdie fa poiteneif situent
que poutre ifi uaient antHt Se/erteifiuop pour fee funieiiào eu pé
iUnuget fw frétée mâture qui (c-nt oj&tmee poTu gqrSeSu faire
fepuftf je: etno , mtr<>Siiio auerfeo refréieup tStoff outefoe fupe
tjiii fit anssi te voyage des Saints-Lieux, à l’âge lie quêtent pour visiter en passant l’Jslcie, b Dalmalie.
vingucinq ans, de concert avec Pierre, maître Candie et Chypre, et finirent par aborder à J a fin .
de la Monnaie de Bourges. Partis ensemble de en Palestine, d’où ils se rendirenl h Jérusalem.
Bourges et arrivés à Lyon le p mai i , iis gra Jls furent de relonr à Lyon ie i janvier 1 4pa
virent ies Alpes, gagnèrent Venise, où ils s’embar ( 1 4 y I v. st.}, „ environ midv >,,
ATELIER DE TOPIÈ ET HEREMBERCK
7
Nous reproduisons ci-dessous les costumes des Arabes ou Sarrasins dont
les figures sont copiées ou gravées dans le sens inverse des dessins de l'édi-
tion de Mayence et de cciie de i/{8p, avec lesquels on pourra les comparer.
(Voir Histoire de Ï Imprimerie, r . III, p. 4 o, 0
3L a ftVjurcîte fjrrafmc et&fViir.rt.Re. fefqueft omfitfrtiqeÎH!
î>incrû et fetcrce itotlnqueo comme creji ?einoit(frc.
qmiciiicitreittcti ç&s
Sfutee qwft font par fe mottïe.
HISTOIRE DE I. IMPRIMERIE EN FRANCE
L;i seconde figure est inutilité : «Des Juif/ c| ni demeurent en Jlierusalem
et des usures qu'il/ font p<ir le monde » . Elle soutient lu comparaison avec
l’original pur le réalisme expressif des physionomies.
('Inique fois que les planches noue pus la même dimension en longueur
que lu ligne imprimée., Topié et Hcrcmberck remplissent le vide pur des bor-
dures ornementées de feuillages, de fleurs, de fruits et d'oiseaux, empruntées
par eux aux anciens miniaturistes et s'harmonisant avec la justification
typographique, comme on peut le voir clans les spécimens que nous en
avons donnés ci -dessus.
Cet ornement 11'cxi.stc pas dans la planche suivante, représentant la
cavalcade des «Turcs ;'i temps de paix», laquelle est assez longue pour se
«justifier» d'elle-même avec le lexic.
Çrqlfu faut n? comme fe mrrent fomw&pur» finir ri) foitfuo ou cij
fotëtiiptuYefc hemiciif «; apparat <ïi iflt pamffrntcii r en Pierre forci que
ih font pucït-ffcuBv année fro nirco (jficmffutrcu cnfeitiEfco.
Nou.s reproduisons ci comre la grande planche représentant les animaux
que Hrcydciihacli et ses compagnons rencontrèrent an cours de leur voyage,
ainsi qn ils le disent «Ces I testes icy soit!)/ ponriraitcs sont comme nous les
avons veucs en la terre saiiictc ».
ATELIER DE TOPIÉ ET HEREMBERCK
9
En tête figure une girafe [Seraffa)-, vieil nen i ensuite : un crocodile ( Coco-
( Irillrn ) avec une queue de serpent et des pattes d’oiseau; des chèvres de l'Inde
[Câpre de India)-, un unicovne ( Unicomus) ; une salamandre ( Sakmandra) et
un chameau ( Caniclus) conduit par un animal à forme humaine, pourvu
d’une queue, dont ils ne savent pas le nom : Non constat de nomme).
Cf« Beffcs 3<y f«tf>| pHtmtfffrc faite tomme ftotta fus riuôc. cij fa terre fdîcre
Les grandes initiales ornées, que l’on voit en tête de la dédicace et des
chapitres, sont d’un style particulier, sur fond noir.
IV. 2
:hln mtDuu.
,0 HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
On a pu en voir déjà des spécimens aux pages précédentes (i, 4 et 6)
du présent volume, nous reproduisons ci-dessous les autres lettres dispersées
dans l’ouvrage, qui, réunies, ne forment pas encore l'alphabet complet :
Ces initiales sont de même style et imitées eu pins grand module de celles
que l’on trouve dans certaines impressions d’Erbard Ratdolt, imprimeur à
Venise et ensuite à Augsbourg.
Le Huen étant encore à Jérusalem en août 1487, ainsi qu’il le déclare,
ne pouvait guère être de retour avant la fin de l’année ou au commencement
de 1488. Il avait dû emporter comme guide un exemplaire imprimé de la
relation de Brcydenbach, en latin, qu’il a annoté en y ajoutant ses obser-
vations personnelles en cours de route. C’est ainsi qu’il a pu, dès son retour
avec Henry de Cucharmois à Lyon , livrer promptement copie de l'édition
ATELIER DE TOPIË ET HEREMBERCK
i i
française aux imprimeurs, qui ont du déployer une activité prodigieuse pour
terminer leur livre et le publier le 28 novembre 1 488.
Si Ion considère que, nouveaux venus â Lyon, il leur a fallu, en moins
d'un an : dessiner, graver et fondre un caractère spécial qu'ils n'ont pu
trouver chez, les fondeurs et qui n'a été employé que par eux; graver sur
cuivre six grandes vues composées de plusieurs planches .ajoutées l'une â
l'autre; graver les bois d'illustration et les grandes initiales; composer, meure
en pages et tirer un volume in-folio, on sera étonné du peu de temps qu’ils
ont mis à l'exécuter.
Nous savons, par un rôle d'archives, que Michel ou Michelet Topié était
spécialement «compositeur” d'imprimerie 1 . Il est probable que c'est Jacques
de Hevemberck ou de Hcrnbcrg, son associé, qui a été le graveur des
planches de cette édition. Telle était l'opinion d'Huhcr et Rost, iconographes
distingués*. «O11 le regarde comme ayant été graveur”, dît M. Rondot 3 .
On s'explique qu'ils se soient ainsi partagé le travail dans lequel chacun
avait un rôle défini.
Heremberck et Topié ont produit, en 1.190, un autre grand livre illustré
qui mérite une mention toute particulière. C’est le Recueil des Histoires troyaum,
par Raoul Le Févrc, chapelain de Philippe le Bon, duc de Bourgogne :
ouvrage divisé en trois livres, dont le premier contient la généalogie de
Saturne et de Jupiter, son fils, avec leurs faits et gestes; le deuxième, les faits
et prouesses du vaillant Hercule; le troisième, la réédification de Troie par
le roi Pnom, et son entière destruction par les Grecs, «avecques plusieurs
anltres belles et plaisantes matières ».
La première page de la dédicace au duc de Bourgogne, qui vient après
le titre, est décorée d'une bordure sur fond noir, dans le style florentin, for-
mant encadrement. Dans le compartiment du haut, on voit un chien qui
force un lièvre; dans la hordure latérale, ce sont des enfants nus qui grimpent
dans un arbre pour prendre un oiseau. Dans le bas, un enfant tire de (‘arc
et vise un lapin qui sort la tète d'une touffe de feuillage. La pièce d'orne-
mentation la plus remarquable de cette page est une superbe initiale Q_,
‘ «Miclielfet T oupier t imprimeur compo/i-
leur. » — Archives de Lyon,CC 22 5 , fol. i 4 " r".
M. H ubi;r et C. C. H. Rost, Manuel des
curieux et des amateurs d'art ou Notice des graveurs et
Je leurs principaux ouvrages ; Zurich, 1 "97- 1 808 «
9 vol. in- 8" (t. VII, p. 4 ).
’ Les gra\ •curs et les imprimeurs à L}\ n au . v u r siècle,
ouvrage cite, p. 1 -
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
au milieu de laquelle chevauche un chevalier de Saint George, brandissant
une épée Le fond, formant tapisserie, est semc de fleurs de lis.
y> commettre fe$o fume mftfufe fc ce
etteff foé f^fîotrcc ?c fropcô cottipo
fc par£citcr<t6fc Çonrntewwttf fc fc
utc pzcftte ctiitpptfùxm U mott fref
ttfonUt fct?tte«rmotrfetgttcttr fc fucpÿittppe
$e fiottrçotttgttccft ftwfc jtm miUccc. fvtttt
TOitttt Je teçatSeet ton
ffttote (Ve cpptmottiî 8ru
pomme* twurrfc ci) atmt
ne* fittçufiete* Bpffottee
Se ttepee/tt Sep ci reçut;
Se (twfft que Se Jeeffe fan
rc ^Hijterurtf3lr tn8tçttr
4 ? tecett fe cemmSSemeu t jh v
8e trefiteBCe et trefucttuAl
enp pitttcepBtfifpe par
Fit gwee fqt (eut Se tonte*
$tttce<sSite 8e Bourçoittt
«ne/ Se l'offittqtte/ 8e 624 *
btwf ç 8e fUittSetttcfv Co f
VA
rit? 8e fywmttSe BolïuSe
8e jdanSc et 8e tmmtîr/trtnrquttî 8tt fuwrt empire, Sxrçnmr Se
ftife/Se fitCute et 8e mqfmec Certes te tteuue <t| T« <x pettfet/wr
jSee BpfWtec Sotrt Sttetf temetf fdtre/tottf fe mottSe patfe patl’t
urea trattffate; Stfattt; en fr aeopa moine Beaucoup que Jettep
Le titre débute par une grande lettre initiale L, formée de traits calligra-
phiques avec des singes qui en escaladent les montani.Si un autre singe est
assis dans le versant inférieur de la lettre et joue de la cornemuse. Cette
même initiale de fantaisie se retrouvent sur d antres livres non signés que
ATELIER DE TOPIÉ ET HEREMBERCK
'3
nous attribuerons aux mêmes imprimeurs; en i ,\ y/\, elle passe cite/. Jacques
Maillet, qui la met en tête de La Somme Rural (sic) compila- par Jehan Boutiller,
conseiller du Roy à Paris (voir fac-similé, p. i 10).
f €. veattiC fipfîoiree
trorcitce (^tenant (tope
fture^ *
7[u pztmitv cpf contenu f<r çmeofogte 8« ^4 f urne et 8e 3i It î 5 ^ ef
fifyanerqueu fente fait? et geftes,
■cl» ferons cfl contenu Ses fait? et Sesptoiifffre Su SLttfTant bcrm
fccwôimt tf 8e (Jrutftt trop ce Sert.» fepeSeffeuS? Ce ro;> ftfomeSop/ij forcit
?Li tiers efl contenu t’a reeStftrariopSe faStrte trope fairtc par te rop
pttant/et gtnerafe Seflrmrior) SiaflV faute parfeo gregere anerqttca
pCufïeurs awftrcs 6eITce <j pfatfautee matferce.
Après avoir été employée par différents imprimeurs, cette lettre réintègre
son atelier il’origine et reparaît sur le titre d’un opuscule intitulé : La dévote
exposition de l'Ave Maria jaicte nouvellement (voir fac-similé, p. 4 ° }•
Les autres initiales ornées, de moindres dimensions et placées au commen-
cement tles chapitres, ne sont pas moins remarquables par leur originalité.
Plusieurs de ces lettres ont été empruntées par Jean Du Pré et d’autres
imprimeurs lyonnais. Elles ont aussi servi de modèles et ont été copiées par
Jean Tréperel, imprimeur et libraire parisien du xv f siècle, qui les a utilisées
dans différentes éditions, notamment dans une Vie de Robert le Dyablc , datée
d’août 1 4 p 7 (voir alphabet de Tréperel, Histoire de 1 ‘ Imprimerie, 1. 11 , p. i 521.
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
ATELIER DE TOPIE ET HEREMBERCK.
5
Les illustrations qui accompagnent le texte ne sont pas moins curieuses.
La gravure ci-dessous représente fa famille d’Uranus dont l’histoire et la généa-
logie sont racontées par l’auteur en ces termes ; TJranus «fut filz légitime de
Ether, filz de Demogorgon le vie! art habite ur des cavernes d’Archadc et le
préayné de tous les payens dieux». D'après la légende, « cestny Dranus eut
à femme sa sœur nommée Vesca. Il vesquit glorieusement avecques elle. Il
possessa la piuspart de l’isle de Crète et habonda ès choses du monde pro-
spérées en assouvissant les humains appetiz : premièrement en ampliation et
mondaine seigneurie, et secondement en fécondité et augmentation de lignée
et fut riche à merveilles. Il eut deux fils, c’est assavoir Tytan et Saturne, et
deux filles, c’est assavoir Cybelle et Cérès».
La planche que nous reproduisons à la page suivante représente la céré-
monie du mariage de Jupiter et de Junon. «Juno en habit de pucelle qui
se marie » a derrière elle, à gauche, ses demoiselles d’honneur. A droite,
se présente Jupiter, en longue robe d’apparat brochée à ramages, avec ses
témoins derrière lui. Un évêque, coiffé de la mitre, bénit, d’un ait attendri,
cette union d’un païen et d’une païenne. Tout ce monde est en costumes
et en coiffures du xv c siècle,
Une autre page illustrée que nous reproduisons plus loin contient une
planche à deux compartiments. Dans le premier, Agamemnon tient conseil
i6 HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
avec Diomède, Télèphe, Achille et autres guerriers grecs pour assurer le
ravitaillement de l'armée qui assiège Troie. On décide d'envoyer une expé-
dition au « royaulme de Messe pour y avoir vivres continuellement, car c est
une terre moult fertille». Deux chefs, Achille et Télèphe, fris d Hercule,
sont désignes pour faire ce coup de main.
r3t t oye et triumpfje autf neff potfrBfe fa tacSptet/et ceucÿetent en
'e et ettgcn8retent Sne fitte qutf) nommèrent 8epute De6c.
" Our mémoire 8c «mariage fen8etent fee partije/wife
tSFec Sng tcmpfe ou ifs mtrentfe fimufaett te 3«no ep (ja
Bit 8e puceflï qui (e macie/et toufioute 8epuie a tet tour
que Jupiter cfpoufa }uno if? firent en ce tempfcSng an
Km KgiSgj que Jupictt efpoufa 3uno if? firent en te tempfcSng an
mue faite cefeBieet; manière Se nopeee. Otpzee toutes
IkK^SiÉsil fee c&ofee Saturne retourna et) crete etpfuto retour*
n<t et; Sue partie 8e tfjefauTe ou if fon8a fa cite 8 enfer 8ont op parfera
ou ferons fi'urc/erèTeptune retourna et) atf)eneo/85t fcet atbenife 8c feue
Bop gre fe firent ro,t> tant pour fee Settue comme pour ce quif effort fif?
8c S>atutne foze fe pfuc renomme roo 8u tnonSe,
H 2T cee t'otirc que Saturne fe Sert quitte 8é CytapijSe
fee generario’e q quifSeir fee en fa ne & parfotie a6iftnee
ntêter ep région» et cbatereeftauftee/rettee toute» fee
Sofeure fefuampuent et eommenea fa rferte& fop tegne
paif(6fe'Coutee8ou6tee/toue fouffte/toue foufpecîe fa
63Scnnerit.3|f eHt 8ee Biie 8e fortune aurât qutf epSou
fort pzcn8ie.2Tuf nefîoit foze qui confpiret ofaff contre fa 8omi«aciop.
Ils abordent dans le pays désigné, livrent bataille au roi Teucram qui
s’opposait à leur projet et P« occirent». Télèphe devient roi à sa place.
I
ATELIER DE TOPIÉ ET HEREMBERCK
7
Dans une autre illustration (voir p. 18), la veine Panthasilèe accourt de
son royaume des Amazones, « accompaignie de mille pucelles» armées, au
secours des Troycns. Eiie livre une Bataille furieuse aux assiégeants sous
les murs de Troie, «occist plusieurs Grcgois», et finalement, à son tour,
«lut occise par Pirrhus, le fil/, de Achilles».
Comment 2fqamcnon âffttnBta éneonfeiffite qrc
croie pour uuoir $ce Scutce.Ce commet tf; enuopetée
^cfrflfce (Z CficfcpfHio ou ropaufmc ?e méffe ou if$ oc
cirêt (t top Ctuctam m tataiiïc ce ctt fui <D)<Tcpfnte
fait rop ç fce tope qui $infoée en fdtOe $u top Pliant
Pîc«fw cÇsfco TTtamotop <tppcff<t ftô^fcaftnfVrf
pf4tnc & tfîettrôôt) çfcmTtft mtwanrrtartofw.îf tto?f4Bff
rwrtifarafncnr 4?utfVt «mmmt SttMf Ce Sotîc ttopto
Kofht off fera fecMini&Stuttij . tÿt poutre frf Sbtta fmtêfe
forç nouemRty’ftotreort ttyautmc Scmcflè poury 4«9tr0i>
nrcts c$nnu<tt<mit/«x(cft S>n< trttc ttioufr fmi'ÉTr, &( <tatp
4 tit>»nt p:<mî>«ttf feuae?<(ti ifÿ Su p4p« tftttfj t«frtwfS»nt Souwrt fr/
urr« fy fcf?t4ttt comme netta fêtons O; «pttrtrc. Offrir pfêttf mottfr au»
$w$ow/ et «fttmitmctnnm 3[d>iBVs et CÇrfVpÇtts fcfïf^ $< Dtrarfts pont
Lit
Ou verra ensuite des spécimens de plus grandes illustrations. Les tentes
des Grecs sont dressées dans la plaine, devant Troie. On apprête les échelles
pour escalader les murailles. Une porte de la ville est Battue en Brèche à
UT SiTIO'Ji*.
1 8
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
coups de hache. Des femmes en cornettes, montées sur les tours t|iu en
défendent l’entrée, essayent de repousser l'assaillant à l’aide de pierres, de
flèches ou de «bâtons à feu 1 », L attaque ne lait que commencer les archers
bandent leurs arcs et visent avec leurs flèches les défenseurs de la place,
d’autres chargent leurs arquebuses-, dans les tranchées, les coiilevrines on
canons s’apprêtent à vomir leurs boulets de pierre. Deux autres planches re-
présentent la lutte homérique des Grecs et desTroyens, «Troye la Grande»
en flammes et enfin la catastrophe finale
€mmmt t<t toprtc pantbAfttee 0r ntçe fort rojnwf
meHtm^nie <tccowp<iïçmc mtfft puceffee diifc
coure £ee ftopene et commette effe fepetta SdÉffdftt
ment <z ocaft pftiftftite çtéçote (t tfc pure fut ocafe
pur fiitt k ftf$ ?c
A cette époque, on n était pas difficile et les dessinateurs ne prenaient pas
garde aux anachronismes : représenter le mariage de Jupiter et de Junon
béni par un évêque ou figurer l’atuqne des Grecs contre les remparts de
Troie avec de l’artillerie et des engins de guerre modernes, cela leur semblait
coin naturel et personne n’y trouvait à redire.
C’est ainsi <[u\m nommait les armes à feu ou fusils au xv'-' siècle.
ATELIER DE TOPIÈ ET HEREMBERCK
RECUEIL DES HISTOIRES TROYENNES
EDITION DE LYON, K) OCTOBRE 1 4^0
Le siège de Troie,
3 -
20
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
RECUEIL DES HISTOIRES TR O y EN N ES
:dihom on lton, ro octobre i
ATELIER DE TOPIÉ LT HKREMBERCK
RECUEIL DES HISTOIRES TROYENNKS
U>n iON DE LYON', IO OCTOBRE 1 4<?0
■191
ferai
22
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Le: cheval de bois qn’on a introduit dans la ville vomit pendant la nuit
les guerriers caches dans ses flancs; les Grecs, auxquels on a ouvert par
trahison les portes de la ville, l’envahissent en rangs presses, pendant que
daiitres, par des brèches, escaladent les murailles; ou se bat corps à corps
et on s’égorge dans les rues, dans les maisons, dans les palais. Le roi Priam
est tué dans le temple d’Apollon; le fleuve Scamandre, qui traverse la ville,
roule des flots de sang et charrie des cadavres; la belle Hélène, cause de la
guerre avec les Grecs, est conduite à la galère de Ménélas.
L’achevé d’imprimer qui figure à la dernière page est daté de Lyon,
«le dixiesme ionr d’octobre l'an mil quattre cens qttattre vings et dix», et suivi
de la marque des imprimeurs Michel Top té et Jacques Heremberck.
Çifttim Se noyte (menant t a $eneafa
çiesleettcemfemètt fcegfoiifltfc* pwueffra feutgç9atff$
iee Se Dcttrtffô, (Stattffi feu arm Sefhuetione et rrtNfifotf
e«<5 Se fa Nffccttc fat'cw tant ptfrfe&ttptw Dermite «trn
me pat tea$ng» 0 . 3 mp:iine a i-yti) te tnpiefme nue 8xttê:e
Xaytmt qnattutew quattre 9itt$eetSip.
ôtyc&tf tçpie
sar**
Cette marque se compose monogramme formé des lettres M et !,
initiales de Michel et laqua ou Jacques, l’I surmonté d’une petite croix;
ATELIER DK TOP1È ET HERE M BER CK
2 3
le chiffre est placé dans mie large ou écusson suspendu par une courroie au
cou d un lion assis de face, tenant cet écusson dans ses paitcs de devant.
La marque de ces imprimeurs avait déjà paru en 1.488, à la fin du Breydaibach .
«Devant ces planches de batailles à nombreux personnages, dit M. Natales
K on dot', composées avec beaucoup de verve, traiiées avec vigueur, on a ia
sensation du mouvement, de la mêlée furieuse et de la vie. Le faire est
encore un peu gothique, le dessin est hardi, cpic.lqnefois très expressif et la
taille très ferme. ■< Ces histoires soin dessinées et gravées dans le style flamand
ou bourguignon.
Le Breydenlmclt ci les Hystoim Trayantes som les deux seuls livres, signés de
ces deux imprimeurs associés, qui soieni cités par les bibliographes.
11 y en a d'autres qui ne sont ni signes ni dates. Nous signalerons tout
d abord une édition illusiréc des Fables d' Étape, traduties par .Itilicn Macho,
prieur des Augustins de Lyon. C'est un peiit in-folio de 72 feuillets, cite dans
la Bib/wihtra Grenvillunur ci qui, pendant longiemps, a passé pour être le
premier Fsopc en français, l'imprimeur rcsiani inconnu. Ceite assertion, qui
a été répétée par Brunet ei par d'autres, n'a plus sa raison d'êire depuis
qu'on a découvert que la même traduction de Julien Macho avait été im-
primée à Lyon meme, dès 1480, par Marc Rendrait et Nicolas Millier, dit
Philippi, les seconds imprimeurs de ceite ville. Feu Procior avait examine
[‘exemplaire de la colleciiou Greiiville, qui appartient aujourd'hui au Musée
Britannique', et a pu déterminer avec exactitude que le livre était imprimé
avec les caracicrcs de Topié ci HcrcmbcrckL
Comme ces derniers n om commencé à exercer qu'eu 1488, ainsi qii‘011
l‘a vu plus bain, l'édition eu question serait tout au plus la tpiatrième sortie
des presses lyonnaises 5 .
On trouvera plus loin des spécimens de pages illustrées de cette édition.
* Les graveurs sur bris ci les ivyviwfnrs À l.ycw;
ouvrage citc t p. yj.
Bihliûdcca Gmxdlüaua or hibliogrjphical no-
tices oi rare and curions books forming pan ofthe
libraryof tlie Right H on. Thomas Crenviu e, liv
John Thomas Pavne and Henry FoSS; Tandon,
prime J hy William Nicol, 1842-1872, 3 pan. en
4 vol. in 8° (t. I , p. : j
’ Il n'en exislc aucun exemplaire dans les biblin-
llic<|iies publiques de France. Le seul que nous
avons vil, à part celui de Granville ( se trouve à
Amiens, dans la collection de M. J. «Masson.
I Index rp carly printeJ heeks ; ou \ rage die,
n* 8592.
J La première est celle de Reinharl el Philippi,
parue le 26 nom 1 4 S 0 ; la deuxième a été imprimée
par Mai bien il 11*7 et Jean Schabeler, le '1 5 mai
1 48.{, et la troisième, qui esi daièe du 9 avril 1 4 86,
a clé « imprimé? J Lyew sur le Rdsnt , par niaistre
Matins Husz«.
*4
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
PARLES D’ÉSOPE ILLUSTRÉES
IMPRIMÉES À LYON PAR MICHEL TOPlÉ F, T JACQUES HËREMBEIICK VERS I 489
ÎLee fuBtilCee faBfce 8e efopt auec teïïee
Seauiaq 8e affence et Se poje ffoxntit).
Portrait d’Esope.
ATELIER DE TOP1É ET HEREMBEKCK
2 5
FABLES D’ÉSOPE ILLUSTRÉES
[MPRIMI.es à LYON PAR MICHEL TOPIÉ ET JACQUES HEREMBERCK VERS 1489
C>> rîmenrc fe ffurc Ses fuSttfim/fyfloim/ç faêtee Se cfo pc tranftate}
8c (atU) et) frâcotcLct suffi 8c attiatpet 8c atfcnee/z aucunes icpeufes 8c pc
gc ffc:cnni)/fcqucf a cftc franfrare 8c fatttt et) frSiois par reueren8 Soefeuc
tt) njeofogie ftetc iufiei) Ses augufWna 8c (pet),
a Ht Ofttccc fa ?te 8ecfcpcfoufe fa Sic fu t S e fe rrutie ccSiê quif fti t
fuBtit g fage nâtifSe gtccc p:ee 8c fro^c fa grîf 8une Biffe atpef
fcc amotteo. (Sntrc tons fcc fiomee if cflott 8rffo:mc/car if a «oit
Stic greffe tcfîc/grâ t Sifage/fongtiee fonee/fee peut? agut^/fc
cof 6 rief/g 6effu j greffe punce/<z anotf greffes t48es ç famés prer/a pis efi
if eflctt fi Bref if tic fauotr parfer/fouteffeps if atiei t gràf (w uf f effe /ç gratte
SctJtcitf eflotr ittgemeufe <z fu6rif et) caniffarietiff cf et) pa roffes lopeufes
% a ptentie te i)ji>(tofre fait menriot) cément efepe fe et) ni fa 8c ce guet) fup
itrtpefeff qutfattort matigcc? fes figues 8c fotj feignent
e t pourcc g fetj feignmr fc emSetf tnuftffe if fcnucpa faBeuret aup
cflumps ? Bug leur «c fot) fetgneur Sinf ait» efiaps fep faBeurcur
fup awtaffa Ses figues ? fes fur p:efe«fje»8ifanf mêfeigneurptfs
8e tes première friticf; 8e fee fâpe.&t te fetgneur topeufewenf fee ptiftei)
Sifant a feu ferwfeut nimeagarepus if piint^ceffeeçfce garSafl fret) tuf
gués qtttf feretf retetirnc 8tt 6afng,<Sj) cefftrp tour a8umtgue efopc ftnanf
oc faBenrcr 8ctnau8a a manger ainfï qutf auotf 4 touffu me» &t agafepae
fegf garéeit fes figues en m3gea 8 eu » <r 8ift a Bug fee 8c cipatgnee fe ic ne
SouBtepe mon matfirc iemançetepctcutee fes ffgues.ÉSt fotjrompaiçnoij
tup Sift fc tuftuf,» que fe mange aucc (o,p te ttouuetap fubtlfite que noue ne
/t ft
Vie A' Esope.
4
IV.
<afnifc»ait BjtJûüic»,
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
xô
FABLES D'ÉSOPE ILLUSTRÉES
IMPRIMÉES À LYON PAR MICHEL TOPlÉ ET JACQUES HEREMBERCK VERS 1 48?
% 4 quarte f*î6 fe Se tune fa Seeffc Su paop et Su rouffiguof
a Ocfcun Soif eftrc (entent fie nature et fies Blette que Stcu fuj> 4 Sotte
rt c;/ç c n goif tu|lemeurSfer ainfi que récité eefte fafife Su»? paop qui
Sint a iuno fa fieeffe ef fu.p SiR-Je fuie f rifle et Sou fa ut Se «que ie ne fea? fl
Bien rfianfetquc fe rouffignof/car cgefrnp fe utoeque Se mop pource que le ttt
fcav c{iant<V'&t iuno Icfrufut cSfo fer et fur fiifî.ta Beffe figure et Beauté efl
pfu e Beffe ef pfue Signe ef Se pfue grant fouenge ^ fe et)anf fin rouffiguof.
f’at tee pfumee et ta eoufeur fout refpMfitffanfee tèe e|merauSee/Æfi uefl
evkctu qui rrffce«6fe a tee pfumee «ea fa grant 6c4uie.fôt fe paon fup Stfl
tant ee« ne Sauft riep/rat ie ne fea;> pae eban fer. &t aSîe iuno Sifl au pat
on pour fe eontempter eect> efl a fa fitfpofïciop See Sien, t> qui ont Sîfte a Sng
cBefruu 8c fi?ue Sue ptopiieteef Sue Strtu teffi'quiftfeur a pfcufl.^tnft 3
a'coo ouf SôueBriTe ftguce.a fa^gfe onfSîneforee.rBantaurouffignof. eou/
feur a fa eoufom6e.fe gartuf&r au «tBeaa/a aiuft Se fa nature fies autres
wfcautp.tët pource cpefmp fe Soit conteterfic ee quif a/ear fee mtferaBfee
auarifiettp tant quif? ont pfue Scftcne tant pfue epSeftrent aauotr
JLa rinquiefme fafife Se fa panfflere et See Siffaitte
a Defcup Soit Bien fairea fefîrangter et parfiînet au mtfetaBfe atttft f
racepte eefte faBfe Sune patfiere $ tSfia ep jJne foffe/et quant fee S if
faine Su paie fa Firent au eue fa rôtnéceret a frapper/et fee auftee Sirent
parfione? fu^ pouree qucfFe na nuf Bfeffe/et fee autree fup fiînerenf fiu paip
ç Su g autre oift aut> SiKtine garfie? Biep q ftue ne fa tue? /et pour ce quif?
f uret feue fie Stuerfee ftufentc? epefeup fep retourna et» fa matfop cutfiant
La Panthère et les Vilains.
ATELIER DE TOPIÉ ET HEREMBERCK
fables dtsope illustrées
IMPRIMÉES À LYON PAR MICHEL TOPIK ET JACQUES HEREMBERCK VERS 1489
a 'Vxttif aurü a pctSutfA Stgnite if SoitScflforfferfa piniete Audace Sif
tfopi; ijo^Sift S ne fa fife fpor) fesjucf cp fa iemicffc eftoit fier et 010
frageu?/? quSt if fntSrenfp fc porc fangfierSaSenir a îupiz 8c fee Sèe fe Sef
fitatt) fc Ségét Su roit^f fn>> anort fait.çape Suit fc tfioicau <z te frapa 8 t
fcc coinee.ape fafnefeSrnt frape Su pic an fric p SmSicartiep. & t te (pot)
cimëca a pfourerça Sire quat teftope mine ; Scrrueufp cfkftft me Sonfitoit
? mamtemt quart t ic fnioSicn? nuf ne rieur conte 8e mop maie me Sfioure
pouree q iap perSnc ma Sertit ? ma force iap perSu firé ? fiineur.CSt pottree
dSmoiiefte pfufeutM font ei> fenrâSigmtft qf$ forent 8>ttfp/car ccffitp qui
rtaqmtr amis Soficbufiter 8e tonifier ep tef^ rats ? ci; pertf?
î,a.,»Siï fa fife eft Se fafneç Su petit cffttt)
Y \ 'X'f ne fe&it entremettre 8e ccijf ne fret faite.rie if appert Sun aftte
X f Je f lot f en fa maifop Snp feigne 1 feqf aimoit fo:t Sug petit rfiii ? Cap
Sînoit foita mager fur fa rafife/? fe.rfiten fe fefcfiorr a fa itfrott fut fa rofie ç
a ro ? faifoft fiôrtcfficre Sot fa fié fut Smcttf^aSifi-ep fopmefmee.fe mô feigne 1
a fo 9 ceuf l i> 8e fa matfotj aitrtït «fie orSefiefie poitrce qfTe fait fefie a to^'par
pfua foire raifop tf> mamerit fete fe’faiofefteü oie faine 8ttcp fcpmcfmce
te Stufjo faire rie fe rfiie. L o:a if Sir errer fon feigne' a foffef ? cômêca a ScD
rer ? cfianter 8e fd Snifce fti,»/? pma fapioncfia Se tap er fitp faufta fur feq
efpa tifïeu <z fe «mica a fiai fer? a tnoiSie/? fe fagiic’cimfcd a crier fia te t fit
ep fe paiffar aftte 4 aift me pffe ? fifeffe.É^Sic feofetuireura comérerêt a f ra
per fur fafne/? fur fifiiè fia tu qf neiifi cure Se 8âcer.6?t poitrce mif ne fe S?tf
ctrettiettre Se cfiofe eff ne fret faire.
X a.pSiiï.fa6iV Su frop? Su rat.
L 'Ane et le Petit Chien.
4 -
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
z8
l-'ABLES D’ÉSOPE ILLUSTRÉES
IMPRIMEES À LYON PAR MICHEL TOFlÉ ET JACQUES HEREMBHRCK VERS I 4 8 ( l
point fois ^ pour mîget qitefqrte gcfiMC pourquoi» fe coq fifl tourfier tontes
(ce gefmeo fur tf ng ar&ie.&c quant fe tenait cStnha <x appptouefiet tf mit
(tu toq.ÆSônes noutreffes 65nes nouueffes/? puis faftta fecoq 6 ù ! aittentù
qiremêf ri; frt>> SemnSïf rôpTeq fats fit ft fin tuf mÉtequec tes gefitiee qs tu
point ottpee fes nouHeffes cf tant font fqfutaircpîur noL ÂTSSt fe coq pfetttt
5e iiMtïre tefpJStt certes tû mô ropete/mais te te pile q fti fes no’Sies, ^55c
fe remit t fup 8tfï terres tîperete font fes ntei'fRiireo nouneffes q iitmars S 1 ’
o ur fie s 5ire/c«ir S^poner afer etStnir auer toutes Sefîes fans reqffeo H>us
onfitffent pott faire 8e maf g te ferôt tontes pfatfttç fttuict/çainfi e(ï tf o:
Sône 8u grat rôfeif 8e toutes fes fiefïes, pource ie te pris q tu 8ef«8es a cM
ferons CeSeuit) fauSam’Seiope.cSt fetoqq ft? fentèSir refpôgir terfes mj
ropere tu mapotte trefBônes nouueffes bit téf mfffe fo^s tep remercie et) 8i
fant resjMrofffs fe toq fiaufra fa tefte en'tegatSanf au foing.É?f fe renarf
tup SenwSa fiau rSpereq regarôes tu q tu efïens ft fort fe rof,2t e toq fur tef
pôSit rertes tue frété te Sus courir 8ett,i> gros tfiu’s it ont fa gorge toute ott^
itetteij te curôe i\f; nous appjttétfes nouneffes q tu no’as 8ttfes.<ïStfc fe te
ttarf tjtrêfifoit 5e paour 8e tes efites Stflau toq a 8ieu rôperetfefl téps q te
met) ftifeScu3f q tes rfiits Siênft pfits a8uant^ et; Si fant «ty comméra a
fmt,(St fe toq fup Sifr répète pourquoi fours tu ft teffes pafefies font fat>
fes tf ne fauft rfet) SouBfer.Da répété Sifï fe renarf te Soufite q tes tfités^tp
nayent point ou»> fe Setret 8e fa patp.fôt poutre quâttfng trompeur efftré
pe «ft fe fa faire ^f Soif auott, pourquoi' efiefeut) fep Soif gat8ef
O finirent (ce fafifes 8e efope.Se awaq.ç 8e
af fonte ij aurunes topeufes Se poge ffotenftt)
Le Coq et le Renard.
ATELIER DE T0P1F. ET HEREMBERCK
x 9
On n’ y voit point Ho lettres ornées comme dans les Hjstoircs Trayantes de
1 4 90 ; la place des initiales de début est laissée en blanc pour être remplie
par n ne iettre eu couleur tracée au pinceau, ce qui nous fait conjecturer
que I Esope a pu paraître avant les Hystoires. Les bots d'illustration de Y Ésope
sont disposés de la même manière que dans le Brcydenbach , avec îles bordures
sur les côtés, remplissant les vides pour s’aligner avec le texte.
Les caractères dont Topié et Heremberck se sont servis dans leurs impres-
sions représentent nue bâtarde anguleuse d’environ douze points typogra-
phiques, qui n’a été employée par aucun autre atelier lyonnais. Ce type est
facilement reconnaissable â certaines lettres majuscules, l’A, le B, le C et
surtout le D qm a une forme toute particulière. Nous en avons pris l’alpha-
bet suivant dans le Breydaibach, premier livre signé de ces imprimeurs, en
novembre 1488 ;
3 A3 C & f © D JJ f: 2L 2U 2T O p
t;il’2fiuit7nn»}>»?t2£|"tu0,«>j>5
3t?(ttêc* ? jS<îqüE
Ce type subit une légère modification dans les Hystoires Trnyenua datées
d’octobre 1 et dans les Fables d’Esope. Les majuscules restent les mêmes,
mats les lettres minuscules ou de «bas de casse» sont en partie regravées
sur le même modèle. Elles paraissent moins étroites, plus grasses, et les
approches sont moins serrées. C’est nue fonte nouvelle faite sur le même
corps, mais ti'iiti oeil tin peu plus gros, et dont voici l’alphabet :
2C #C •© ÉÊ ff 0 D J * 2H 3* O p Q R C S& J*
3 â S: é e‘ 5 g R) j»‘ $ <? t* «
ff 1T f» • / *
On ne peut s’apercevoir, à première vue, de cette différence tic caractères,
si l’on ne met pas en face l’une de l’autre les pages du Buydenbach et celles
3 °
HISTOIRF. DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
des H/srmm Trojmncs, dont les unes paraîtront plus serrées et pins corn
pactes que les autres. Les Fables d' Ésope sont imprimées avec cette seconde
fonte plus large à l’œil.
Brunet [Mannel An Libraire, t. 1 er , col. i8 67) cite une édition petit in-
quarto des Croniqwes abrégée^ des Toys de France, sans lieu ut date, qui lui a parti
«avoir été imprimée à Lyon avec des caractères semblables à ceux dont ont
lait usage Jacques Heremberck et Michel Topié dans leur édition du Voyage
de Breydenbach ». L exemplaire qu'il signale comme se trouvant à la Biblio-
thèque de l'Arsenal était incomplet du titre. Depuis, nous en avons trouvé
un exemplaire complet, avec son titre, à la Bibliothèque nationale.
toutes rte djofM foc pttneee Su tvpati
me faffemftteretit ç Sut? tommur? 4«o:S menerit
<r awmpaiçuereti t menfeiçne'fe iaufpfyi) faexet
a rattte/ç 5 e(a faire fit) emte 4 p4rïe et) fe mort
fltant (fyefatt) 4Motr votyttfe £ afftrnot; 4 ta rfjo t
fr pu6frqur.(?4 f4 tteftteèfecoutine ata quelle if?
font fufiimj <r8owt tf$ font SfrmSuj.^uquof ru*
fie piopoo a futnrt Sou h tt tf ptaife a Stru (te iïe
rinurr çfaireperfeueretteïïemetttquete ro;> « 0 ^
(Ire fut cb 4 rfce.Sm.Sc te non; puiffe fi 9tr tueufe
nicntgouitcrncr ç entretenir fop toyanme trefere
mfliéqtif refoit4u ptoffttij fatut Sefotfame.a
fomtcurs c^afrattop S toute tio8ftffc/4 f4ugmm
tariot) <r trafquifttc & tefaftfe/ç a fa piefperite et
fou fa e Sc tout te peuple w fr 411 er i^tyuexatemU
& toute f4 rboff puSfiqut
•cïmtp
ÉBe ctoniquee
0&ie$et} &e
ro;e Se ftSee
Les c.aractères sont effectivement ceux de Topié et Heremberck. Ils n’ap-
particn lient pas à la première fonte du Breydenbach , mais bien à celle des
Hysnâres Troyennes et des Fables d' Ésope.
Brunet attribue encore, et avec raison, à Topié et Heremberck i édition
originale de la Chronique dite .ica udalensc du roi Louis XI.
L initiale L à queue de dauphin reparaît en tête des Cro mânes de Loys de
V/doys; mais 011 remarquera que, dans ce dernier livre, la tête du dau-
phin ou du dragon 11c rejoint pas le corps principal de la leitre dont elle
est séparée par un vide île 7 millimètres, tandis que, dans les Croniqwes abre-
gre^, elle fait partie du meme bloc de bois gravé sans aucuuc solution appa-
rente de continuité. E11 comparant très attentivement entre elles ces deux
ATELIER DE TOPIË ET HEREMBERCK
épreuves, on distinguera dans [es tailles des différences prcscj tic impercep
cibles, qui indiquent que le bois de cette initiale a dû être retouché, sinon
regravé, avec une habileté déconcertante, tic sorte que nous ne pouvons
tirer aucune preuve certaine d’antériorité de l’un ott de l’autre de ces livres.
Il est donc probable que la première et la seconde fonte du caractère
de Topic et Herembevck ont été employées presque en même temps et
concurremment.
rieityüLo.Pc i>c râtfoyofeu wg &e ftSceq bieit aSfoftte 0 ityte|ltie &e «
«5 «uerqe pfltflcutettuftree .rôufturw dSntmtc«/tîtni ce rojwif *
titebcfrtmfcfômecff pagts Sfoiftits bopui < 5 fart m if q u atre rei ro .ft>,
«tfqttfô O) fatj mif qiMttefcs qtUtteErmtn <j trots 3)tttfit|tueni?f.
L’ouvrage a-t il, comme on l’a dit souvent, été écrit par Jean deTroyes,
greffier de l’Hôtel de Ville de Paris, ou, selon d’autres, par un autre greffier
parisien du nom de Denis Hesselm! Tous deux n’ont iis fait qu’adapter à
leurs vues particulières le travail dont Jean Castel, chroniqueur du Roi, mort
vers 1480, a laissé des fragments plus ou moins avancés? Il est reconnu au-
jourd'hui que c’est l’œuvre de Jean de Royc, depuis que M. Bernard de
Mandrot en a public une nouvelle édition. Le premier texte diffère nota-
blement, sur ton t au commencement, de celui des éditions posté ri ett res.
L’édition de Lyon est un petit in-folio ;t deux colonnes, de 44 lignes par
page. Elle 11e porte pas de date et se termine par la formule : Dco grtnhis. Le
livre est imprimé en entier avec la première fonte à approches serrées et
compile tes du Brtyd<nb<tck , comme on peut s’en assurer par le fac-similé de
la dernière page de texte dont nous allons donner la reproduction.
3 1
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
CHRONIQUE DTTE SCANDALEUSE DE LOUIS XI
ÉDITION ORIGINALE IMPRIMÉE À LYON
pEffe Su prftViÿn rofaf i p4 tT® /ou efi'cp Se
mouraiufô® 4 fctiScmuinuu foirpiemicr
ro'Saonff <?ffe fm^poirec SuSrt fieu Se pu
rrfau ropenfoqlIofîefSejmSriOifeitourf
îfaeefcagerge® Se mopfeç uuron/erfd
ttofa Se fa Siawrf 4 4 uffa fat ëuoree pur
gi4«Siumcau Êopropfitmrt c64ifetti4t
_gtie pour obtenir Sicioice afertcctre Se^iit
ftSefe®Xef<ffFc® Serge® eteroijp auoirt
toufiour® rfle 4uSir fieu Scfa fainete rt>4
peKtapatie auecfcfQ fainete® refieq®
effïôitïee au jJmierio 1 Saoufî4fi «I fur*
4uec<fa faStete faîcte SpotTe pur fetiefq Se
fefççauffrQcflnuflainr® 4 ce «Sonnee®
Separferop emponee.
■pStrai) fe fanSp.ppS.tourSu$ic
<t moi® Suouff fe ropSeu tt fo:r mue
fa& eq foi) fîoflef Se; mcitrift fe®
four® teffemft qf fi&r f<i pqroffe et tout en
itmffem«/(ren$irtSr?tfe$ttOuueffeô apa
n®femerrteSt^3ti.io J Su5itmoi® oui'f
efîoirmcirtpSnc® fente® 4 fl) efetipuit
marflre icf>S fatônet fqffef fente® fur
fop aSiouflee po 1 ee q feStt fSrieonnet effort
6 4me SeBietjet Se rreStt. &: a ecffe eaufe
fe^ $uofiSe® mardis® et efeBemn® Sefa
Stffe Sepati® po' pou nieotr u wp affaire®
Si reffe Si'ffe fret mettre garSe auppoice®
Se faSiftc Stffe po' garSet q Ijo'me net)
fîffnep entrafl. 6 ?t 4 «fie f 4 ufe fut Biupt
rontcjmuijpmpfaSfcte SiffeSe parcaq
fe rop efloit aittfp mon Sont if nefîoir ri ?®
<St fer] mn'ltf But/purfa/tîme^a trefBr?.
etSefqutttuf 4 ® 4 u fameSt aufoit enfuù
uür^.erpenufrieio’SuSttmof® Saouft
eturirô fente S e en tte. Si. ç.Stï. au fotr ouif
rdfrtfamc. &t incôrin* fttt fecotp® fa
SanWrte Se ceufp 4 fauotFc fenip etj fa Sic
&tafa feSit trefpa® foi) eoipf Sepui®
4 f fat appatefffe coe oi) 4 Se couftumeSe
faire fat poneittftumet Sirêit fieu Sej m5
rift CT) fegf ife nril&tmeSerferp.pourccqf
Soufutr oîWnaei) fotiSiuàt 4 amfpfeuf!
fait.® neSouflejfhentp® mrfe 63 Sef
fan «5 tre® ttoBfe® top® Se fr<?« fe® pSe*
ceffeur® enfegftfeç atfêspc Se faut Sent®
eu fM«.C3t ne Eouflrt iamai® Sire fa rat
fou 4 fe auoîc meu 4? ce. 2 tîai® aueû ® p<?
foiêiqeefcuflpo'faeaufeSe fegfife ouif
fïfï mouft Se fi?®/? auffp po' fa grâSe Se
uorioi) 4 f a uoit afa Benoifîe Sierge marie
ptpee auSii fieu Se d’erp. Le^f seffiiet rop
en foi) $iu&tacmfc Saue3fpfoitn4fae®(lf'
ef!oi7r afentou r Se fa pfottne e4me ofiuier
feSpaffeSii fesati) foijBarêiet/JeBap se
Sopae (Z a uftref pfu feur® .fefoueQ if ereoit
pfuf 4 qe'ô Se foi) ropaufme/fifISurâf foi)
reçue Beaucoup Se ùufhee® maufa <z Sio
fere®/et teffem* 4 fauoit mp« foi) peupfe
fi au 6 a® rfauto : Se foi) trefpa® efloit puf
que au Sefefpoir/eat fe^ 6 ie® qf pnoit fur
fJSitpeitpfe Sort oit et SiîrtiBuoit auj) ejff
fe® CT) gra® pêffô® /en «Baffa^e® ^ ç?« Se
6 a« efîar et c4yiet7.3Iuf4^ po’ fej cpaufi
cet ne fe pouoi t tenir Se feu r S Suera rgent /
Si?® et poffeffiJ® /ei) telle faeô 4f auoù S5
ne et afrene fa p fu fpart Su Sem aine se foij
ropaufme.St noi) ogfîât iff eu t Su fat fonr
Sri règne pfufeur® affaire®. C 0 uteffop®
if mifl en t etfe fuBieetiJ fe® ënemp® ouif^
Si nf r* to 9 par Seuer® fup a merejf /<i fut
ft minuter SouBrequifnp auoitfiçranc
enfoijtopaufttie /et mefmement eeufjose
foi) fang qui Soîitiffl ne repofafl feu rem et
ei) fa tnaifomCSr auarn fou Stt trefpa® fut
mouft fo« mofefte Se pfttfeur® mafaSie®
pourfcguerit Sefqueffe® mafaSie® fw
rem fairtea pour ftip parte® meSedti ®4
rtuoteitt fa cure Se fa pérfomte Se terriSfe®
etmetueiffeufe® meSerrne®, JLefqueffe®
m 4 f 4 ?ie®fupputffent ?afotrau fafttcSe
foi) ame/etfup Sonne foi) paraSi® par fa
mifetieoîSe.cefifup qui^itçtegue au fie
efeSeefieefe® 2 ïmei).
*$>eofraeta®.
Dernière page de texte.
ATI' L IKK Dli TOP1È I-T HltR EM BER G K
Un antre livre de formai petit ni quarto, intitule : Des Miracles Nmm-Dame,
est sorti des memes presses. Il contient le récit en prose des Miracles de la
Vierge, mis en vers au xin' siècle, par Gauthier de Coincy. «On y trouve
plusieurs passages plaisants et ridicules», du Brunei.
Sur le titre, on voit une grande figure sur bois de la Vierge, tenant dans
ses bras I Enfant Jésus. Le texte finit par la prière de la Salutation angélique :
A k Maria, et le mot : Amen, au Las de la dernière page.
ptufenre 4 ume muaetee a fait (a gfottcufe
Stcrgcwattc mere 5c 5fc« g fait to 9 fcc foute eh
tùiueffemct de rflcfru t? Soit dttemét et; fc gra»t
nf6:c?|f ttep entêtement (Htm an; q fe<s peuft com
p:cnS;c//tc fanguc Strc/ttc tour fc mîSc cfrrtptc.
(StiteftW en fa puiffti rrre Sot q Stctt (a faite 5cf
penfrreffe & fa fougue grâce <z roifcrtcotSe. po :
faqurffe rfiofe a petrt fiurc na poît 5c fin/cat (te
gras t? c^ccffcô mitadea Scffe mtifttpftét to 9 fee
toute Scpfiid ci) pfue.2ttrtfe te pmtqpefl fait
eff fuit tatfeuiïemetit po 2 unoit rcmc6îrf« 5c ftî
Boiotfk Stcrge matte/g a fautait g foHHUngc &f
fc/g afftt) quoi) fappeffe pftte fouuott cp foi) <tiSî
ta r elfe peut pfuc <j to 9 fee faint) 5c pu raSta/et
teft fit ci) ratfot) fieu queffe c(i mere 5c prenait f,t
purée trcf5cuo«meut f|f fnp pfatfe no 9 ffttperret
grâce euucre fou fàatoip ftf; ccfnc q uo 9 p»tffouG
oGtemr f« gforrcctcmclfc 8e pataSte g fc mopë &
feoStguce p tierce g intcrccfftone. &t afftn qutf
Cap piaffe ci? cfite pftte ccftncfto’fq fafiirée p:c
fmtemeuf 5c fa fafutarropaiigefiquc que fange
guBttcf fu.p rtppojtdft et) Sifant.Znt mqica gra
na pfoi4& munie treït BcncScrM tu et) mufteri6 9
g BeneScrt 9 fruccuo Sent ris tue K fus. Æ>itcta ma
r ta mater 5a ota pto nofie pccacroriB 9 . sf met?.
Les caractères sont ceux de la Ionie des Histoires Troyeums. Ils paraissent
un peu alourdis en raison de tirages anterieurs daiincs livres. Ou remarque,
à la cinquième ligne de la page reproduite en fac-similé, une lettre o, avec:
signe abréviatif au-dessus, plus étroite que les autres. Elle provient, ainsi
qiùine lettre y qu’on trouve à la seizième ligne et d’aunes, dç la première
fonte employée clans le Bnydcnbacl et les Crun'ujtu a de Lys de V/itoys.
L’exemplaire en maroquin ronge, qui a passé en 1817 à la vente de
Rconauli-Brciel et, depuis, clans diverses collections sans que: l’impression
ait été identifiée, est entré en dernier lieu à la Bibliothèque nationale,
IV. î
34
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Une édition «le la Danse AI amine, sans figures, de lormai in-quarto, <i
été imprimée avec les mêmes caractères. On n’en connaît, jusqu a présent,
qu’un seul exemplaire, lequel est incomplet des deux pi entiers feuillets .
Cette Danse Macabre est datée de J 4 p 2 .
tocuplep titane Sefye patty etit
Xepxetnier mott
‘XJoue pitt SktiM ptttnte
Qui Sinee ttf t\ fat? 8iuct«
XZoue Sanfeeea et) ctfie Sanft
'VM feie/g 6one g pcmet e
&t fl feront mengfe 8c ftte
■X>o? cotpij Çefee rcg^cSt noue
2tîo:e /pourrie /ptt<t n f?/5efcoufl <r«.
Comme fommee/tef? ferce J5o«a
X< feconS mott.
^ictee non» per qtteffiee taifw*
■X>oh 6 nepenfee point * mourir
Qttrtrtt fit mott 8it fijtfo? mitifowe
V)up (nnq/Stmain tmtte atienr
S’ittte quoi* Soue pnrffc fcconric
Cc|ïm<tf2rure fAneypenfet
(£t tt op jritnt Sangcr 8c périr
jfoi« cflqitif fttrifr mfiHnfet
àc «cre mort
&ttten Sep ce/que fcSotfe Ste
3(cunceiî SUulp/netie g gratte
^>e tour et) iour fcfop fee Sict?
^>ee fuigee Sotte afe? mourqne
Car 0o? toute Sont Stmfwuitne
pourquoi toue fere? trefpaflee
Ccufp qui Stuc?/ScudHt eent «ne
2lqe/cent «ne feront fofîpafleet
<trt)
^>e Sut «Situ pettsui feufSemtnt
ZMttf? mourtae tofî fane ecnirrrior)
^> 0 » tu fente par Surit? wgement
Pomme Seffait g a petSicioij
Pomme en periffdttÇee certainement
Que fe tu nae autre Soufoir Siiefment
^5 e ramenScr ne autre Seuoitotj
Cu fe Sertite S ng tour fufrfement
Pomme Seffait g aperSiriot)
&rte noudpffoe (i tetnte menti fifrffoe
3ngemurç fofiene epuperaÊrropue
2luiTne aSfrtc poruit put'ue rërriîgetc fîtmw
îlre mobo pfuca nequrf/qre &8tf omne fuît
“Vit fuit i fttt8 opue quoS eîSttotinSicat ri’
Cp finit la SanfemaeaBxe augmenter 8e
pfufieure 6e<tufp Sic / et fee trete Sif? ç fee
trore mots enfemSte nouueftement tmpofee
S imprime?, Xat) mif.CCCC.fJWç.
La Danse Macabre a été précédée ou suivie, nous ne savons au juste, d’n ne
édition de la Danse aux Aveugles, de Pierre Miclianlt, avec ligures sur bois pro-
venant du matériel déjà dispersé de Guillaume Le Roy. Ces deux éditions sont
imprimées dans un lormat identique et avec les mêmes caractères provenant de
1 Cci exem plaire a élé trouve par u cuis , eu i 8 6 8,
à Alhi. Nous l'avions communique an ilocienr Des-
baireuiix- Bernard, ijiii en a donne une description
dans (a seconde cd il ion de son ouvrage sur Y Impri-
merie e) Tmhuse (p. i 2 t - 1 ai), et la ntiribné aux
presses lonlnn saines en raton de {'identité absolue
des caractères avec ceux d nne edi lion des Ordon-
nances t menant le fait de (a justice des pays de J^in-
gncdW', ç\ui\ crnyail, à ton, comme nous te démon-
trons plus loin , avoir été imprimée dans cette ville.
Ledit exemplaire de la Danse Macabre de i4<?->
i |n e nous avions cédé à M. le comie R. de Ligtie-
mlles, a repassé j sa vente et esi aujourd'hui dans la
bibliolhèqnc de M. le baron Joseph Vitia, à Lyon.
ATELIER DE TOP1É ET HEREMBERCK
35
Ri deuxième foute deTopiéct Hercmberck. An commencement clit volume',
un bois îepréscnte, en méditation devant son ouvrage, l'auteur du livre, celui
ijii on désigne généralement sons la dénomination du « Philosophe appuyé
sui son bâton », «pu figure cm tête du même ouvrage imprimé par Guillaume
Le Roy (voir Histoire de ! Imprimerie, t. III, p. loi, et fac-similé, p. ).
Les autres illustrations sont exactement les mêmes. Les planches pré-
sentent des brisures et des marques de détérioration, comme on peut le voir
dans le fac-similé ci dessous, qui ne laissent aucun cloute sur leur provenance.
CpcoitUticm fa Sait ce SeeaMeugfce
Slfittm
Canif au ruent pat Sug
a toutrouy tmefïre
Ou point ferrer Suoe nupt
nette ? eferc
peufoye feuf que tout roumeut rerteflte
Ce quea eu ou aura epfette effte
&t reSigeren fa pzime matière
fut fong tempe etj re peitffeauflcre
3fîato en fa fit? fommeiftatume pzrffa
Que moi? penfecei;SozmirfcaSreffa
formant atn fi $ 8e rozpe afite
Comme if aSwetir fouit eut apzes gtantSetffc
S?erepofoitfa fenfitaftfe
Car fc eorpa fuf? fao ç SCil’ire
par trop fctffer qui marne famea trattatffe
S’eut! fefperft qui ta maie ne fontmetlTfe
CSfïre eittetttif a faire ScitTc a guet
et fe tout pour fe rozpe en «guet
(gntcn&itttnt.
a
C'est vers le même temps qu’ont dii paraître les Ortlonmums faites pur le
Roy naître Sjre touchant te fait de la Justice du pays de Languedoc lues, publiées et
' Celle édition, qui n'est chce par aucun bibliiv bibliothèque particulière, celle lie M. J. Masson,
graphe, est restée coin pli lemcnl inconnue. Nous à Amiens ; jusqu'il présem, nous n'en connaissons
en avons vii un exemplaire irés incomplet dans une pas J 'mures.
5 •
HISTOIRE DK L’IMPRIMERIE EN PRANCF.
36
enregistrées eu lu Court tk Purletueut <le Tholose, le 2.8 août 1 4 5? 1 ■ Le livre est
composé avec les memes caractères 1111 peu plus fatigués, et le titre renferme
11 ne figure sur bois; nue antre plus grande a la fin, grossièrement gravee,
tietii presque tonte la page. Nous nous dispensons tien donner des fac-similés
que l’on trouvera dans la seconde édition de L lui jm tuerie ii Toulouse, dti doc-
1 en r Desbu rrcaux-Bernard (pl. 1 6 et 17), et dans le Ceiteiletguc de lu bibliothèque
élu bu, vu Jeunes de Rothschild (t. 1 er , p. 60-6 1 ). L'exemplaire, considéré jns-
qii'ù présent comme unique, est décrit à nouveau par M. Émile Picot dans
ce catalogue admirable rédigé avec une science impeccable.
Le docteur Desharreanx- Bernard, tout en constatant que la Deensc Mei-
cetbrc et les Orelouiteuim de Leiugtueloc étaient sorties incontestablement de la
même presse, les attribuait, par un patriotisme de clocher très excusable, ;i
un imprimeur inconnu qui aurait réside ;i Toulouse, et il avait conjecture cpie
ce typographe pouvait être Jean de Gnerlins.
Il avait confondu avec Jean Gherlinc, imprimeur allemand, qui exerçait
en Espagne à la fin du xv c siccle, et n‘a rien de commun avec Jean de
Gnerlins, lequel a imprimé avec des fontes amenées de Lyon : au monas-
tère de la Grasse, près Carcassonne, en 1513; à Saint-Pous-de-Tliomières,
en 1 j \6-, à Carcassonne, en 151 8, et 11‘est arrive, à Toulouse {[tien 1519.
Les figures sur bois qui sont an commencement et à la fin des Oreioittteuices
se retrouvent dans d'antres livres imprimés à Lyon, de sorte qu'd est impos-
sible d’admettre que cette édition ait appartenu aux presses toulousaines.
Jacques Hcremberck était retiré de I association en 1492, et Michel Topic
opérait seul à cette date. O11 cite une édition in-quarto du Missel de Cler-
mont et de Saint Flour [Aîisseile secnuelum cmtsucttuiiuau Ecclesic Cletromouteusis
et Semai Flori), qui a etc achevée d’imprimer le 7 novembre de cette même
année et que ce dernier seul aurait signée, sans faire mention de son associe'.
En 1,(94, le matériel d’illustration des Hystoim Tnyenucs de 1490 passe
(liez Jacques Maillet. Les grandes initiales du singe jouant de la cornemuse
' Rien que celte ('il il ion soi 1 cilée par M. James
Ve. ale ' Bil/iegra/dùa Litmgica ,\s. 5 ,() ei par M. Am-
broise Tardir 11 ' Hiseehv tic demi, me, t. II, p. j 4
el ai) d'après des auteurs dignes de foi, leis que
Sa valu 11 cl le P. Le Brun, nous n’auins pu jtis-
qtia présent en reirumer dVxemplairc. L'édition
annoncée au Catalogne des Incunables de ta Biblie-
Incepb! A'tajarme (11" 693, p- 360 ) comme étant
celle-ci, d'après un exemplaire auquel manquerait
la fin , a èlé imprimée non â Lyon, niaisâ Venise,
Ij même année, par J. Am. de Birciis, ainsi que
nous nous eu sommes assuré en compara»! l'e.vcui-
plaire incomplet avec cm autre complet qui se trouve
à Paris, à la Bibliothèque de l’Arsenal.
ATELIER DE TOPIÉ ET HEREMRERCK.
37
et du chevalier de Saint-George, avec la belle bordure de dédicace et les
autres gravures accompagnant ie texte, sont employées par Maillet dans une
autre édition des Hysloim Trayantes, datée du i 6 avril 1 4 ? 4 -
Feu Proctor a reconnu les caractères de Topié et Heremberck dans un
Trahie des dix cammandemcus , par Gcrson, petit in-quarto sans lieu ni date'.
5f fit fourfttge te tieu ç eSiffaw'S te for] ptocf>rtw.
3 î.®« ùt 5 tf?i fentrf mauSrftrf TtUtÿ.
f yip. 51 Sng fortune qui temS&i rfrêtrcuft 6 orj
mrtiflt* qurf f iîferay (e a? et que rdyefiraeprfc
8 «M 6 fe. 3 j$efucrr(l rcfportftc je cm ?euft> entrer
o) fe Sk'c prfr 8 urtiBfe. 3 ti tSe feo co mitw ttSemee te tien. îfu
frtfut te borne ç te femme teuy cfofee font neeeffrfitee, 3 U
P «n titre eft Stqyefo^ . 31 rf fecutrôe eft fiôrtee euurce faite#
prfe e#rtOfe5ï8<feracrfs qumto. 3 !*) dffa if efu neqjctrr
etmrifio rffi'qui 8 Sdfetneq$ p;epuftimpje$ft?e»î «ttfjpec té
ferrtonetrj operrftur.pource fctttBfc mouft neeeffdtcc pour fie
fdfitttu peupfc, fireet) pteÇfcttdot] teuy flucee. utitg tes frf-;
eremetto te feinete efÿtfe, feutre te$ commrftiSemems te fie
for, ^rtmonfefeuieur juructfequee 3[rfeo6t,iiV jftfeefitte
opert' 6 ? rnoittw e, 3U fopfime 6 ?nee euuree eft motce.t5fc
quee rtc fouffrtott ifmpe w ? rtiiotc teeferre fee firrnttée te
frf fo^f î ut que rfptee prfr tcuco:Ç:e fafffcttt tecfeiceg fcc e?
mifêemèe te fit foytfefqiteÇ êfei^nêt fie 61 ? faire quât duy c&
manfrmêe rtfftrmrfiife ; er fe mttffuir qu3t duy româ?em?s
nequtify pour fit tecferdCr? te*? tiÿ eomàSemev trefrteeef;
faire fit$e ace te tieutpour fequeffe îpetret prfr fie mot? to
ccEfe q«i erj tfî fa rrefotiete et toute pfeitte. 5ï icefTe ptefettte;
roo fe frtftif e^efique et) tifîc 5 t u e ma rtrf^rîpfenrf . S?t 9ia
aSStû ïgreSt ferua mîSrfta, ^pteu et; frf metrffene te fîttrfj
BrfiCTrf u ntoyfc tcuy trfffeè efmpfee; nî myc tcBJe maà tu
t 0 £:reffe 8 ire te frf Sont te tieu, (£r\ ete teuy cqfifev effôtét
cfcnptjtiy cofflnwSemf 0 . ttoyo et) frf ptettnetetrf&fc et fept
a h
Le titre est disposé, comme tl suit, en trois lignes dun gros caractère qui
est celui du Missel romain, imprimé par Topié seul en 149 - ’ dont il sera
question plus loin :
île rraicte oco dix commandent 010 î>e
la top felort maiftre §eban gerfoo en Ton
wnantcbancelfter&eparia
Le texte, dont nous donnons la première ci la dernière page, est exécuté avec
la fonte ;i approches serrées du Breydeuhach et des Crm/hji/a de Loys de Va/tys.
Index h’ earfy p natal Iw ksi ouvrage vile, u* û j vj •) ■
38 HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Outre l'exemplaire du Musée Bu ta» impie, nous en avons vu un autre
provenant de la hiBliotl lécjnc: de feu M. le comte de Nédonchelle, de
Tournai, qui a été mis gracieusement à notre disposition par M. Edouard
Raliir, libraire; nous sommes également redevable à ce dernier de la com-
munication de plusieurs livres précieux qui, sans son concours dévoué a
notre œuvre, n’auraient pu cire convenablement analysés ni reproduits, ce
dont nous tenons â le remercier publiquement
crj maùttee aS’uetfift'o tt mfufaafo.<rm(£ fe Ne Meu pat fc
propre £faie.r. SefueritKKt auîi'mcte uteÉcna <ttre
eamrôrtie.quaS fi ttofiteorw a me a$ ïMc?$tô ptouaeauerrV
tre gfaSE î>euor«6r'C So«. Sa? aiufp et)S:c Sofettte
me ajye et a&fiffeo a mes cJm^emeo fe«
$e fa terreur »a ? ne ftwfeeçatîtt mec eîttiàîemëc et Sa?
meptottoque; a tte ç pugmriî fe afame 9a?î>euautet4.T>«î
ej) <îme fa fa£ ettfteite rMïfc a faftferuîce >e« eîttrâîemèc pe
N'eu p ptamotre Sec^icc tîpatefj; a eeuÇv t\ fecaratîetît :et g
eJmrttet pfemciîc a eeufr 4 fcc ttefpaffetvttt, TMafc fa fop
euaaefiq eîrne pftto BattfteÆpftteparfatere tSurt a fvBfmtT
ee ?êc fîttwîemfc Pc Neuf ar promettre îec 6rëc eectucÇ 4
font fauueratc Bi?«« fotwetamemft a Seffrer. 3Lefquct^ efife
ptomcet a cenÇa ijiratyctît fec rîmattîemêc &e Pieu a cîmi>
trefee pairie e ettonttertc pStitaffecctjctiferijfttt ca?rttau(tf
forte a crainte et i>a«6ter,4 fotrffrerôt ceufo 4 tttfpa|fetttfe^
f5mâ8emê«^e^iat,'Mtalê^^ySt.3l6Htp^^ fiippfteti! ewr^
tw.^uffi aut î Sttaetemâ, 31 ec percute 4 trcfp4|fe autît
fcc eîmâScmec î>e Neu prît et) totmet pStttaêfc fa Etc et) eto
fcc.& fcc iuftee 4 aurîtsatSc fefîsftj cîmSîcmcuc jtatte et)
Ste etetneffe fa firc e c ricÇ.Cîr fltîe Pîeqe nte dkame.^t
Sic a? SicS iqreÇi feetta mîîataÆt tu £<u$> taj qtticitque>
fore au $îmcbu ffmc eittret etjfa Ste petîuraf'fe.satîe f« oj
mit&mëc Se New, Ce 4 faire ef acôpftr rto^ot ttc M'eu Scttéift
etitfeueufa au fteefe Pce frecfcc^mct),
Cp fruit fe ttatctc Pce rîmattï’emëc Pc fa fog eppafeo
enfrâearc patmat)îretëliat) 5 erfat)et) foi] Stuattc Portail ep
tÇeafajfc «dfafctïïitcijfrsfife îe patte.
Il est assez difficile de préciser la date de cerrc impression et de* déter-
miner à quelle époque Topié cessa d’employer ees caractères.
Nous pouvons néanmoins constater qu’il s’en servait encore en i 4 9 4 , car,
dans un recueil de la bibliothèque de la ville de Toulouse, nous avons vu
une édition de format petit in-quarto tics Ordonnances Je la justice du pays de
Languedoc, datées du 31 janvier 1493 (1494 n.st.), laquelle a été imprimée,
partie avec la seconde fonte des Hpswircs Troyennes , partie avec un autre
caractère plus petit, c’est-à-dire un diminutif du premier.
ATELIER DE TOPIÉ ET HEREMBERCK
39
la
La co upc des lettres est partout la même et facilement reconnaissable à
forme de certaines majuscules, telles que A, B, C, D, E.
Hee o:8?fi<îwïe fiticfra pjr
ft> top nofttt fyte/teutÜ3t fc fait
Se (a Wfïia Sri pape Se fana ut',
8of t tut} puitiee} ç enteaifiteet
et) f(t rotirt Se gfcmcf 8c
ÏLeues rt puSGcb tiu'ugemtrtMu rfSaftrffti 8c p.tttb ta pic
fentes St m ortfei gneur fe $u o|f Se p«tw .8e 2Ttei ffn grtr u» mm
(ftes imtftrt 8c 8elTef«pe tSftiffieta Su top en pfemfe«p<tttô.5|ef
6« fuifTictfieutetiqi tiuif.Tefirthpifops témiaSu fifliKnJtfti«ii>
nef8ea «Suocutief pioeuteutaSuS feigncurqiiS cÇa flcffiri .®e fl
tes wonf St fwii e ui (Te ,19i ette refi t) efelf eui rte 8< fsS Si flt’.fô C Se
pfu licites cSfetlfirrs «Suotdi f j pi otüteutBauS tÇaftcffet. ÎLe $é
SieSpScmicu outSe J 4num.lC.iiit mif.cect.qtiJtte?inga ? rrepe.
3Cinf |i5fic.©.micgtf. JCrarat ti puBfie puefes tarécfouta Se
Ct(tf ÏKKÎifff Se putis «ton (fumera fui tf (tus cl puBficaiiîapai
mop ?îytotc gfuuwt ctteutiuteSu w tioftvefite au c&«[tcffce8c
pana.appcffeauecmo? porttefetguiffaume fttgmta Serge? tri
peiteSuSitfeigncurauSt&alfeffet.éSa piefertees Se ÊSnowlea
Bornes? faigcsTfleffeigncutsittaiflcea Je^fm!EcrG«Hrfit
aui fît fa picuofte 8e paria ,f5i ette qua teefi uceo pi ocu teut Su top
ttofaeS feigtteutauSu cüaffetttt.&itea germain 8e rtiarcfe.îTPP
cefua potin genemufpSes mSrtop ee.fmai (tveJeÇut) guiaeSS.
(& t pierre futgita epeeufeuca Su top noffteS feignent a uS efiartet
fet?u«p en? pteffoîUSfSicSp.pppi.Se iSutnJU imf.cat.gu4
treSirtge y ntje . 5ti rtfi fi grte.iî.g&uatf.
tStnouaa ceptefcnterïfcttptou SiSimSauîs mi pet fe feefîc
f«S p i euoftcSt pane .%4ti « tour Se |fu(Sn f.Jatfmaurp
© ’-t fine f« Copie? SiSimua
SelotttcaoiSomtanwB.
Ce dernier caractère a été employé seul dans les Statüt Mulumm et Vhvrum,
ftfliiti rSuemunt. GTepeua. lîncauto; portieSuBiû tt fatfa
p; m teptu .ïtota cafoii afafi rtô faeitügelficnf fttü e|ï Bette
regafaiu aB anima ctiSropettauetum «fiquijrtttqui Sitetttef
g> i It P fa m ■« e ffe t « itrn'fi». & t l'i) fiipe n on pacte cfjTt t <«5i g nt
et ei) i fenoti parte e ffe t a ferra .0 oc ni Safei qi Si 1 1 1 «ri ffo ,n . Se
«ta cf fi fit effet tnt mipCü atoSi frofuecttut.CSÎHiS eni f o/tttnîe
efimema in mii’tonifi «fatn SnScaiaeflpiiapiuoÎBafftonia
S>}c«f« fmefw'ti'tue furttiti|fruttittit« g? fum f Sfctuteafe
ftn<5 in tante fui ipfiua. ©Smentuj lîaaSifiefnteiri
S/m'a ipofiamîetgrates ScottSSamSqw itoffrûit) 6oe opter?
il) «fns i lîu nmw i mt effttfutn ft Se oBmiffta pet o îerti 3 et «ue
Pifiuj Snuncgcaiicaqua omma faptoîtia oiia efi tcSiïaeeec
tnt «g qu3 rtos Se us oimu poi tris e t gfoi i ofua cûcta gti Berftîa
«fqî trgtiiBpctSucat.cfm tutp pcftcttfpmiufanctofiuitft
regn« i tt 1 1 ) qu oefl fu m m« fetutt i «e . tr« ngu i ffi ci a i ocunSi i ««
ttfme fiKtetcmitiiB fct5# tpi ftiti oim pn infinita fccufwui (t
Cufu.^met).
JfmiB Buiue © r«Ct«tufi îtrttrrSi fia.
îXfBcrtitnitgni Seftcwtiamuüfmrtl.
HISTOIRE DE {/IMPRIMERIE EN FRANCE
4 o
La grande initiale L du singe jouant de la cornemuse, qui étau passée
die/. Jacques Maillet, revient chez Topié. On la revoit en tête du Imc
intitulé La dévote exjmitnm de l’ Ave Marin.
*3 beuote
t eppofitiot)
Ibcfouema
J/n'a fatetti
neuutttee
mentit f5
urtirbcfa
frrflacrce
■Srrrgc «tere oc ncftrefaufueut pfn|»
ntremifttC6(0ofce tcHotce ctOigncebc gront tcrômtin
Sati'oi; «m^i\eti}()(ant<n)poumminotlhe et 'Seoir
GtMftr.ge fut fini Se (c[u4 pmüâttt ^icpficfi fc p« fc piopSc
«rf6<fCMc6nirt«iftH (on p Kmifi dStptttc «ittfi. Je me i oftou p m p
ft pidSiip iore ci) iffus môSi w ef mo [au tuent. fcfiroictit fea ooo
«f ura Se ftfatpt utr pm t ( <îue ce n ou) tcfr a <i ette rvipofcaufifj
8e ta Siecjefefst) fie Piopitcfce Se fuy cS6iê nuctxKtmtttç f«f te
mie ctScf&wtr fit pecfiit Se fSme.tette-mtmda fit teSfpcio Sc «4
turc gumstne a e(ic pi optetnenc fittete pot fe fifjSe Sicu entoiliez
tftejtt tôBi? que fefift SeSieit ait pftifieuce <tuti e« noms pue nacre
yplf enSifitm pue fccfSempteiicfcw uppctTe 3maiwf aSmnnS»
te t SfeiKettt f«it touteffoia te piopienS Su fifi Se Si en et Se fit S te
etçje effet «3 iefitaSe quoy cft efenpt 2TT<nti.tffci«- 3]t) itofemeo
Seitit>ni(te(icteiit.ît.
S©cccmoeetftmieîtm? Çjhup.ppp
É? motet ternie ittttei) ncftSufufutortgefipue.
3Cue gratta pfenamtaio <t efte <t8fou(fre pot tef>
püte ëteft utoit(îume5eîice en fit ftp Se topo
coifop.et Sa liftant ât a Stre et) (êôcoia tSe Suite
mtttt ou feafem ?î (2>u t3e ateft fort if, &t mien
neffoie Puuftuut3te3e fous faufte, ( 2 ? troc Si e
fimirauguffr>jeti fiureSc fitSocftiite tfStifftfne
ifj font o u Ms mt-tj ç termes outnepeuftttpiopiemcpi ctfre uv>
t ceptetep en tean fïatcj en airffre fit nçruatgï. 3ïin fi eff i f StC ÏC Ce
motamei|ei)eepae.
Ha coHtCitfioi) Su ftute iSEfa- ppy e
(Pue ouie fit fit) Se coffre ttuiftie <i) morne 8e
8t fiicÿttge pui no? a elît poflïBfe fane SfetSe
eecmee ton finira tet^oiitpe pue fepuef pfu fttiitf'
afatta Setioeioi) it fit trtlîoctte Sictge muete m te
ttSeSieu poutrôtouoit c^fnoiffiina' Sou âmes
pftctiôe etSeetue qtiieftocce et)effe-€£tfi<tut3t
cogiioiffunteSefit SiçmfteSee (<tcr« motjt} fSt
en fit ne marin- <£t tome teufi» foutêicn enreu oputfotfes oerew
afifea feeutteuta .&tce tout fai ta fie fouenjeSe fol) Bcnoift mjp
îeffcgtii noua Stent (î Bien ?< ineptie foife Ses effeuj poueaffiftet
t SemMfteeop fpitttppfaw rotafetetemefi^fmei)
Le titre est composé avec le même type que celui dont Balsariu s’est
servi a partir de t4pS (voir Histoire de l' Imprimerie , t. 111, alphabet, p. 5 te;,
et fac-similés, p. 520-523).
Le texte de l’ouvrage est imprimé avec le petit caractère îles Ordonnances
de Languedoc et des Sécréta Mnltmnn, dont nous présentons ici l'alphabet :
5l»5 C©ejF@K> 3 |îLîKÎT©l 9 (SîHg>ïï:')C
«êrSefg , Bifmmii nopactattiSp y t
*t i ? f 0 0 ? t; j> 3 il
ff « ff ff , ; J
Outre La dévote exposition de l Ave Maria , nous avons vu d’antres impres-
sions, sans date, exécutées avec les mêmes types.
ATELIER DE TOPIÉ ET HEREMBERCK.
4 1
Indépendamment des livres cj ne lions avons cités, Topié et Hcremlxrck
ont dû en imprimer d’autres tpie nous ne connaissons pas.
En i 4 p 5 , nous trouvons Topié travaillant avec .Jean Netimeister, dont il
devient le «serviteur», c’est-à-dire le premier ouvrier.
Ils impriment ensemble le Missel d’U/ès ( Missale Uctrieiue) aux frais de
1 évêque Nicolas Mangras (voir lac-similés dans Histoire de l'Imprimerie, t. III,
p. 370-372).
Le nom de Michel Topié reparaît seul, le 31 mars i.jp7, à la fin d’un
Missel romain, lopié change en meme temps sa marque ;
coUocâtu s qui femper în «jo ca ir. tut ar
ni8 pteiTura prrlxnntcuo mi'mir.i eu? nttr
rtJatalocsalIelnis. "fiollcô
Jcramcuta que futtipfim’
_ quefumueOonuuetfpiriV
tiiaUbusuoeinltruant altmen /
tis: ï coîpojalibue nicanf aupi *
lifo.'pcr Onm nrm fefum cbattn
ÆMfTali complet ü ad çfuj rortta
ne curie obOeiglonâet ponoîej
ammarücp fa lure:ac tonus eccle
fie militâfis vrtUtatè. ZugOinv
pîeflumiminime rcquire tali fot
Uooneratii v>el impfectü: fed (b *
lerri indurtria emedatû atqjcu *
riofe coscctumicn additiortc Ou
amjmifTarû. Us 0 i\ffa nreone
pieratis. £c milia Oe facto fuda*
rio^ltcBetiâ benedittio fourni*
faaenoa in vigilia pafebe t pet!
tbecoftcs: uôoûpolïta.cû notia
in loas fuis ncceflarirs tojeflis;
3mp2effum lugdump sMcpae
le topié ipteffoie Oie vero vin ma
marri). anno oui miUefimoqdri
gêtefimo nonagefimo feptuno
IV,
6
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
4 2
MISSïïL ROMAIN
IMPfUMt À LYON I'AR MICHEL TOPlÉ (3 I MARS ‘ 49 /)
Dfffcapiinwaduftufl
3ndjpi'toîdo mfflatefecun
dû ôfuctudmê -Romane ecclcfte
bûica pma ôeaductu- lïarioad
fanctâ maria rnaioîê. ad miflaj
— ffi ncroitua
©te leuant atiR
mà mejyoe’rtte
us i« te tonfido
tionerubcfdine
ipftridtâtmeiR
rnidmeiicremm
wifuerficj teer * 1
- . — — — praanttiôcôfiR
dcntuLpaîrlias nas dfie oemôftra mR
triît fem tes tuas edoce me.0equifb
mediafc.^ tSfiapamQuofiniro
repetif. ^ntroif .âdteta»ui.Cr
tftcmotf reperêdi mtromtfcr*
twrurp tortiarmû cûoieif.tft’k
pa. '(Son mtroftü etiâ I fcftis Ou
/TYÏcitaqfu plieibuo.©îo
V3A, mus One potentiâ tuâ t te
nurt ab Iminénb* peceatoç no t
(Irompieulto: re mereamurpio
tegôe ertptite Itberâtefaluari.
Quirtuis t reçipts 3n. abbac
Oicrfœ ad rigiliâ natiuiratj Ont
poftofonécnctOiqf o.’od râcra
maria:falj.E>eusq Oe béate ma
rtc r irgtmstc./tertia o:o oint
Cafte tueteL beusotmfjnfra
ebdoma. fifucrir fcflû pmaoîo
Oicif Oe fdlo.feeunda Oc Ofiica:
tenta oe fanera maria. 2ecno
epiftole bcart pauli aptï. ad ro*
JQ Hnres manos.pii.ca.
Ij ©rienteoquia boMcft iâ
nos Oe fomno furgcre/nuncau
tcj pîopio: cft nolîra falus: quâ
cum credidiinus. Tlor pieceflït
Otes auté apptoptnquauic,abt)
ciamus ergo opéra tenebtarijit
induamur arma lucta ; fie rt in
Oie bonefteambulem'’. Tlô icô«
mcirarionib'Etebuetarib*. Tlô
in cubiltb’:? impudirùm'nô i
côtenttone t cmularôeifed idui
mini ônm tefuj frpm.ôrab. But
uerfi qui' te eppcctant non cofundenfone
v. 'ÎÇIùe tuas ofie noms ftc mfljit femR
tas mas cdoce me; Stlduia. 7(\É0ftéde
nobis ofîe miferiio:diâ tuâ; î falutare tuû
oanobts.©equéna fanai eu âge*
jlTTl tllo té (iffcOm lùcâ.fft.
JLpote.Dipit iefuo Oifcipulis
fuie. Crunt figna in foie etluna
1 ftellie: t in ferrie pjelfura gen
tiû:p:e côfuftone fonirus marif
tfluctuü. Srefcennbus boibus
pie timotet erpcaationc:q fup
ueniétmiuertooîbi. Uaitivir*
tûtes celoJûmouebunf:t tue ri
debürftlm bomisvemenréinu
bc eu 5 » poteflate magnat ma ie*
ftateilbis aût ftert tnciptêtibus
refpieitet leuatecapira vja.qrn
apptopfquat redemprio relira.
Ctôipt tlfie ftmiltiudtné.Qtde
teficulneâerorns arbotesatm
pîoducût tam et fe fruau: feins
qui ptope cft eltae.JJta t roscû
ridcntte bec ftërirlcirotcquom
ampiopecregnû Oei.Smen üb
co robisrquia nôpîcteribitge^
ncratio bec.-oonecoia fiant. «Ëe
lût rena trâftbûr ù ba auté mea
nô trâftbÛC ©ff?. Sd te teuauiaiaî
mcâ.ocus meus in te confido nô cnibefeâ
ncipimdeant me inimid meiretemm mv
uerll 4 te «pectât nô cofundcnr. 0cc,
Ja Ce facra nofonepotëti rir
X.L rutc mundatos: ad fuû fa^
%
Pr, •mière p.ige J? texte.
atelier de toeié et heremberck
MISSEL ROMAIN
IMPRIMÉ À LYON PAR MJCHhl. TOPlÉ (3 I MARS I 497)
'frîrfiatiocôte
ïr ofa recula fcculoiü: îfe etentc ôc'Eper c&flfô ôommû
amê. îtoomnmsrobifcfi. ife fio(lrû.ikrquem mateftatej
!£t cum fpinoj ruo. ©urfuj tuam laudant angclùadoîant
cojda. ifi:jfc>abemueadOomE Oominatiotice rremunt pote*
nu. grattas agamusoomt* Rates. £eii cetomnuBtfmi;
nooco twltro. iR-Digimmet ces ac beata ferapbm.-foaa*
ïuftum cft.Sîerc Otgnü'î iuffô cpultarionc conceleb:at.£ii q
cftequum i falutarc: noetibi bue t noftrae rocca vt ad
fcmpcmbtcBgratiaeagcrc: mitri ùibeae dcpîeca mur:
Domine fatwe patcr olpotée fuppliaconfeffione ôtomtcft
Spécimen d’une ptige de p!iwt-ch<uu.
44
HiSTOIRli DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
MISSEL ROMAIN
IMPRIMÉ À LYON PAR MICHEL TOPII: (jl MARS I ‘U)7 ]
Sanctiandree
inapte piopiium fauctoçOc
miiiah^np ifiifa f etfidtee aptï
J3I ntrottus.
SJ feow
|li\ y m* e
nI f brios fratrespe»
il Fil IM jltrô-tandreâtro
Pj È rauiteos route
WJ \M?np 7 jÆ poftmefjdîros
fïcri.pifcatotee
boimiî>,5lli a frf reliais rettpiEus er naui
fcnffllurttonrn.^.jgTiâpam, OîatlO
O Ckfumusomps ùcus: vt
beatu9 andreasaptSmü
pionoB Iploicr a u jciliû : vr a nfts
rcanbus abfolun :a ornais crui
periailts cruamur.ponm.Detn.
deœofancto faturmnoroarme
Y i^usqm nosbeatt ©îo
Wfemmim marrons tui:cÔ
ced isnaralitio perfrui:ciuf nos
crïbue meritis adiuuari.gonm.
Zccrio libîi fapfenrie. if.ca.
•ztOCncdlcno Oomini fupca»
2iDbutiulti. J9dcodditilîi0o
mm‘’ bereditatctoiuifitci par*
tem lit tribub* ouodecint? mue
rut grarià in côfpcau omis car «
nis i magnif tcauit cum tn ttmo
rc immicoprt in verbis fuis mô
ftvaplacauit. Ôlonficauit cumi
cûurpectu regur tolicdit illi glo
riam fuâ.Jnndct lento te ipi 9
fancrii feoc flluj z elcgit eücpoî
carne. Ætocdit illico: ad picce»
pta t legem vite i oifdpline: et
ctcelfuj icdnllû.Sranutilli te»
lïamétû eremü -t circücinpit euj
5ona ùjlhrtc. t£t induit eu* ons
coîona gloiic. ©rab.iRimfe bons»
ti funt amid tui oewsimmts confoitatue é
pria dp iras cccn.jî» tSitiuttierabo eoe et
friper aretù multipliVabunnir. 0CCÛdÛ
ir Tl illo tepo iobannc.i.ca.
l^rc.Stübat tobâncsetcpOù
fapulisemsOuo. îftrefpiaens
iclum ambulante Oijeit. <Eccea>
gnusoci.iftaudieruteüouooi
feipuli loquentêt fccuti fnnt ie t
fum.Conucrfusautc iefus? vù
dens cos fequentes fc Oidt eis.
0utd querirts: 1 0ui Oiperunt ci
ftabbr.quod elt iterpîetatn ma *
gi'lter vbi babitasfCidteis.Se
nite % vidctc. Scnerût ? viderfit
vbimancret tapud cflmafemt
Oie illo. Hxna a ut crat quali Oc >
etma. t£rat aute andreas irater
fpmoms pétri vn’rp Ouobusc}
audierauta iobanne t fccuti fu
erauteum. 3uuemtbic parntij
fratrè fuü fymonê ? Oidt ei. §n>
uemoT 1 mcïïïam:quod ell inter»
pîetatn cpiilius. i£ t add upr cuy
ad idiim . gntuitue auté enm ie
fusOipr. Eu es fvmo films io /
bâna. Eu vocaberis ccpbas qd
iterpîetaf’petH. ^ncraltimj au»
tem voluir epre m galtleâ ? iue*
nit ppilippum : et Oipit ci iefus.
Sequcrc me. Ærataût pt?ilipp' ï
a betpfaida duitate andrec T pe
tri.3nuenitpbilipp 9 natpanac»
lem TOijcit et. 0ué fer ip fit mop»
fes in legctptopbete inuenim' >
iefu3 film iofepp a najaretb. ’£t
Oipit einatbanada najaîetb po
teltaliqd boni elfcrDiiçitei pbi
lippus. ÊIcni'tvidc.Bid tt iefus
natbanade venientê ad fe et Où
pitOeeo. ’£cce vcrc ifraeltoin
quo Oolus nô eft Dijcit et uatba
Première page Ju Propre des Saints.
ATELIER DE TOPIÈ ET HEREMBERCK
dj
Le Mhsalc Romanum, imprime par Topic, est un livre des pins rares, qui
a échappé aux recherches de Pcricaud. Le seul exemplaire que nous ayons
pu voir se trouve a la Bibliothèque royale de Munich. Il ne contient, au
Canon de la Messe, qu'une seule gravure, celle de Dieu le. Fils sur la croix.
Ccst un volume de format grand in-quarto un petit in-folio, dans lequel
on remarque des initiales historiées stir cuivre, eu relief 1 . Nous en avons
reproduit deux : i’A de la première page de texte (voir p. 42) et le D en
tête du Commune Snncrormn (voir p. f.j). Ou verra les autres à la page .(6.
* Il est certain que Topié a\ ait dans son atelier ment partie des HistiirLe in otjtve qu'il loua pins uni
des illustrations gravées sur cuivre. Les initiales à an confrère de Lyon, Pierre Rohattlt, d'Amiens,
historiées du AU s sole Rtmonum faisaient probable qui tenait de s'établir à Avignon (voir p. ;o(.
46
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
INITIALES HISTORIÉES DU MISSEL ROMAIN
IMPRIMÉ PAR MICHEJ. TOPIE
Pour le Miss u le Romanum de i 4 97> Topic a fait lisage d’un caractère
nouveau, dont voici l'alphabet :
a 33 c b t fs ibj *K 2. 0 *& €>n s z a *
abcodefgt>iiRlninopqr38ftiiPi:53
à b^d 9 ÿ c t 1 ’ m 9 m ii ô p p c) q> q3 r t 9 fü ^
ATELIER DE TOP II- ET HEREMBERCK
4 7
Il I a employé conctirrcmmcm avec un caractère moyen de même famille,
pins petit, que nous présentons cgalcmcm ei que l’on trouvera ci-dessous :
3 0|&5 2(0>1R tg>$, (0 1RS
abcodefgbijlmtjopqrtaftuvjry}
â b' 7 Ô é t P T ni m’ li n -1 6 b p q iÿ f lê è £ p
ff 1T ft cp . ; f
Tnpié.a aussi imprimé des bréviaires à l’usage des églises du Midi. Nous
citerons celui d’Aix, qu’il a exécuté aux frais du chapitre [impeusis domitwrum
ceuwuiconn» pmlictr eeeftsie). On voii à la fin, sur un feuille] séparé, la nou-
velle marque de Topié, réduiie :
Dtt'mvmj
gmiitimtibSercnjaJTenui) vtf rtg|firrw«tiCBlufmits re
isrtiumnârufapc. sattpiie c.ic^cn.^^SÎ ( b
en tlel e 4 fanu»ini(tiMl)r(t>r Jlrmootnobefcimo5i.[33tto
geRUBi j mlliift celefteitiemlt Y^e[eree»îtefe.afrratiff«>
psaMtâiKnlintohufl ffltair Jt-'tartfliruKSmemijæôoie
gell frettpduraj en peler in ri damiunmfliira n/i «beanrimie
eiitæceaiftcbla-tiii. SufripïJi noirrtquéraquàolîoeeiéiin
enreieambniapcninapfeml rtoiirbu!! bâtas remii arumwii
abeowdittfuni douai régné offeeraneesratmi ter notet
eeletSo.acduiife «SM ci ferrlo fprenKwrieofonrfpîjeidjme
pmlasopHioeïlitJû/gJioitifi fuli àttàmnwiti^nem.errtmum
titc ws eteerôife. jmtrteder pie oêBiabifttîemertndaiiirenris
eo Kt alertes tobamteaelerti» ^ (botta «nisptaia Idakirre
K(a(> 5 IS>tas:ojerniclarafartt quMdwboelmso ppnsra-r
reweMtdeflta. Orée p»rlle> Ml eu beliquirtçttt meitibai piera-.
Illaoéslonai flptdSübaoa ôna reaebentprbnre Igabclnir r ab
BeoOTroetlpeôBligtbl an? Ici ftrrarpacum'mrns ediur
oendt Intereedant p eo ra cearc ptac» 0 manies) 1 fauid
pêafiincri.DeeqQe jirpiîtoieioi pengr cm. Errer. fbds-
rtiema in boeteeieic lufhiuerne
ei râaitoanifeeniiiisrrcsi jmpeffinnEiifftgnftierdfli
egpgenj'remerafodglaeamrï gjfbfietTStebgttenufwtrte.Eïr
nrieetettbpllanie ono noftre périls bneoeaaontraîipiEJtat
5fgpJ»qniat pëetfpff tonie» pdeScSijrd.
tteilbWItllac'OKtoWIiUobg- „
s.b.e.d.tr.s.a.iri^.&ipjus^f- oç. a.*.-
5, Z. H. £ M. t b.a.&e .«. !f, 05 bb.li Jdt.limiruin. Cm nés fut
qùitiwpKitro» qnicfttflnas.
Le Bréviaire d’Aix n'a pas de date, mais lions savons qu'il a èiè imprimé
en 1 pp ci nié à près de joo exemplaires. La table des fêtes mobiles com-
mence à 1500 et va jusqu'en 1531. L’exemplaire de la Bibliothèque cl'Aix,
le seul que lions connaissions, est imprimé sur vélin. D’après une note qui
nous a éiè obligeammeni communiquée par M. F,. Aude, biblioihècaire, 011
trouve à la fin, sur des feuillets ajouiés, les manions suivanies, de la main
de l’abbé Dnbrc.n il, tirées des archives du chapitre : Die octobrh 1499
fuermtt recc/ira per Ctpirnlnm 487 Bminrin, et ensuite on en vendit, est-il du,
aux chanoines ci bénéficiers pour trois florins la pièce.
48
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
Ou doit ;mssi à Topié le Bréviaire de Sainte-Marie de Gap. Le cvtophou,
imprime entièrement cm ronge, lions apprend que ledit brcviaiio a ètè exa-
miné an préalable, revu et corrigé par Bertrand Champsanr {Cawpkwim),
Guillaume Aguillenc (Aç;t'tllcn/]»i) et Gilbert Garrel ( Garrdli ) , totis tiens délé-
gués par levcqtic et le chapitre totit entier. S’associant pour obéir à l’ordre
et à la volonté de leur prélat et du chapitre {<ikri suai Jussion i ne m/tnirafi sui
prslati . . . tic aipituli ohedire vü/mcs ), ils ont fait imprimer le livre à leurs propres
dépens, chacun suivant ses moyens {suis propriis ex/xmis aefaenkatibm iinprimi
fecere ).
ÇiflcsnanKreuoWiffîrriofn pifrr ic tifio fiwmtao g*
oe fci 3ffanai f û v ipirtccHco cbiril k £gr c$tj
<i «ncrabiUfl ntl Jkriridno cipiffaun tfuillelmufl agmllês
quùtf #U»mu 0 gjrrclItfocTj oclod>4iitaiifl<clnftinc:iifpi
nrulTiR rtf c (5 mo n cc lictau jc fitffn olchptcfnllewuit pîrpo
ftti ac aUo ç Somme? \ esnonieos I o flnlç capiful i ccddiC va#
ptnctn.tctam fui fittooiim lit oco ponfrefl Ane que nfcbll valf
tUim iiict*h*pnT<rtfl .'fr’iuiariutfJ ad vfum 1 tôluciudinè e«l£
rtcbeaicmjnc vaplcrf.pcrolcmm oArtipîcpoflhimattTcfqp
6f<>9tC4n6riJfO9ciuf<lécjpifulmK0it*iici5 vifii afwfl cotre*
cium't miqtdatmîuc ittrtarfrum tmoti oicu ecclcfic o.'dinj
fum;<ft>Innrm o oiftdie ividclicei fctarc appelé n k: fanai twa
me t< aquine : tofept? fpc fi marte : fanett vi nccrtfi] côfciTo tic J
Cinctl pJûr.»dji: Ti Al a rjjfobtiitt rn Jriertrta te martfce: fan cl i læ»
>ari:«:iUtJ borne rcétTuafl.'fiinai Ai mini: waurmti mai icù
cebi -i filome.Treutfer additif :a iqi Itt fnifl îip^ti I in fertf ei
et fimaba- eioi feaj luHTent de volatil cm (uiptetaii oiaic&CN)
mini picpo Al i ac a pifrult' obedfre vol mtea: fit 10 p: opl jo <eptn
fie h fiiculrnrttrtie tmp?rni lc«i c . Ouoil qnulcm btaiùrliMrt
ai bono: an triTUfuttemeaii tente mme fernper Virginia : fait
ai qnoqt arnalptnioc ornnfuin lanOo? - fanctaruji Idtiufi® eu
rie ccldtié: magna cfi aduerta n n a ei littfn 4 t fotllcl rudinc; ad
bonum: fdieem t perfeoum Arterti e iuln a fa u«n| c ffratû tedd
Oumcfrqiundeajiw tieap:/li0. annbtemimWjlCtfFrteqiia#
druî^emafimo norugritmonono c
raue woc
L’impression a été menée à une bonne, lieu relise et parfaite fin par la
faveur de la grâce divine [ad bauum, felicem et perfècmm finan divina fervente
grand ded tient ut rsr ) , le quinzième jour d'avril de fan du Seigneur 1 4ÿp.
Le nom de Topié ne figure pas dans cet achevé d’imprimer, mais il est
facile de s’assurer tjiie les caractères sont exactement les mêmes que ceux
du Bréviaire d’Aix, signé tic cci imprimeur. En voici l’alphabet :
sscb£fBin3s a* Tio-flû-msz u x
abcïdeîfçbi j I ronopqi t jftu v; yy
âb*t?tfcirEi7ïm>rfn , >êppq5<i3$itt*ft;u*£t?
If 1T ft , { f * |T
Le Bréviaire de Gap fan parue des eollecnons de la Bibliothèque natio-
nale, à laquelle il a etc donné par feu Champollion-Figcac en 1823 (voir
Brunet, Manne/ du Libraire , t. J", col. 12,(6-1247). , -' 1 première page après
ATELIER DE TOPIÉ ET HEREMBERCK
49
le calendrier ijui commence ledit Bréviaire est décorée il'niie belle bordure
peinte en miniature, tpie nous reproduisons ci -dessous :
i
^nnamie&iif nrttrf feTurtf prjfffmepïltfi&parvTiice: tli
fni Ipfl bîCUlartuPuivfuj xc o* fpirtfu pafarlïroinfgrtauepo*
^Lerudiuécalcfîe beutt marie oomc recul um amen.
TOpi'ittf . £\ primo rtotaq» ffte fciju«îie Mtfnir «d noi rumu*
b^mrutô fequen* bicihir ad no Qii £cfa Cf ebu a eh 01 ra Ma pci hc
cnimftbfili i» cïebua aboem <oftee vl adtel«it.o<«)bifa.
tmepypbanfc vfcp ad quadra; Oîcic fui genfci» Imnu^
Gcfim i; i a tulédi a ccloteia vf Jl L oêe I tm» in p(al
^adaducntdbùf. ‘bpmumj. rruo m«dlCcmurarq$'plrft>’{iÉ>
Ifclmo &feif tfeoùoamain’oulatiîr bprn*
omnfûquo nca.cMpioreafpaiIrercAue*
munduacr f«a ç 113 1 ut* fanofa ittireemur
tat côdituÿt aulé rntredf i eii Ai nul ^bfitnS
wlquoie* bmert vttam. p:4frtet b«uoï
*1
furgtaiâdf bleotlt^bearapatrioacusTf
toi nofmo; parirero* faiuritpnacuAjan
tccictalibe boaiiuoml gfiamiido. 3m*
rct. Pllllle JKUI wapûJiVfur 3n pmonociumoaiuiipbona.
gamufl oma ociuartrioctcquc ^o ftdet rnefiD'a , ‘plelm*&&>
ramua pium; fkm fcop&eti n o £ani9 vif 4
f ufmua. ilofrraa jxecca vt u, non ablji in
j dial îfuâtptxrrraî pom'gaevr U fjÊ/' a côftJfo Iptof
1 <^rplaro9foidib 1 :rcddji poloy N ’ J my. X fn via
fodiV. CI | qutq» r^crarfiTirno: h NjpctÔRnôflg
I bui*tl«t lêpo^boifeqtiferib V I^HS _ ni : et in ta:
pfBiiaTif’îoouïabMtfamnnc: \Ly J tbedrapdW
re* I «m nlk parmi a i larftaa: lcnrf* nb H
tepoffiilam’afrarim.-atifltlibf dil . 0çdtu Lc^etnivolumaa
dofordidéaiottiTTilitf acrusno fi*mfditflt'ltW£ ?
-J pue. ftc fcrfalii «t lubîfa: ai uocf«.y
J] compago noftri coipcnla; per pUntatfl et> femsteairRi*
I ! qud auemi içnib’; içA cmnes aQuarû :qd frwctô fuir babit ui
mur aerfue. O b boc redcptoi tapote luo.çtl foiift ci* ribi*?*
I quefumu ævl ptotua nortna cl pu* rrft ois» quectiq} faafctftrti
^ hwerrittpbrrirecofnoda: itoî per.pfptrBbôfur. llonfkipu
bialxmgneiôfcraar Qnocar non fti:ledramp pointa quem
nia ami cmlceicffcm ipA i cil pfefi vetn a a fari* renr. fdco
! bCflivrpAoiamurcermu: mz* nÔTrrtrnjuni impnfnludliro:
Ica canaux gfic. Çitfta p« ter ttfqj pci okb in côAIïo iafto^.
On connaît encore un bréviaire des chanoines réguliers de Sa.im-R.nf, près
Valence. Le nom de Topié figure dans ces mauvais vers placés à la fin :
H nie operi uiuto Miciiaelis tanta Topie
A rs favct, ac prompt! tnt présidé t ingenit au.
Les vers suivants meniiounent la date et le lieu d’impression :
A tu tus crut Domini per M. D. tune baie pictus,
Exeirtplnni pressa m Brevinrii cntii fiât fuijtis.
Qt/od niuiqiuuit potuit Rnphensibm ante ventre
Hoc May ns sexto mem'ts ru tic effiàt J dns.
Liigdiiuwn pressir, Veilentiu<jne suscipit. . .
iv. 7
nirhmaftr* \irr»N»u.
5 °
HISTOIRE DK L'IMPRIMERIE EN FRANCE
U Bréviaire de Saint Ru f est décrit, au catalogue de la Bibliothèque liturgique
de Charles-Louis de Bourbon, par A. Aies (Paris, 1878, ht-8°, p. 4 ? 3 ~ 4 ? 4 )-
Topié demeurait, depuis i 4 p 3 « avec Neiimeister, cornme la constate
M. Rondot, d'après les rôles de recensement lis paraissent avoir travaillé
ensemble jusqu'en i4p7- Neumeistcr, qui était tombe dans la misère, cedc
ensuite son matériel «à son ancien ouvrier. Topié s'établit rue de la Blanclierie
et prend pour associé François Daim es, qui le quitte peu de temps apiés .
M. Rondot a trouvé trace de Topié 3 comme imprimeur ou libraire dans
les rôles d'imposition, jusqu'en 1512, mais 011 11e cite pas de livres imprimés
par lin après le Bréviaire de Saint-Ruf, qui porte la date de i 300.
Topié était, en même temps qu'imprimeur, graveur et rondeur de carac-
tères. II louait le matériel d'imprimerie, voire même des planches d'illustra-
tion, à des confrères.
M. l’abbé Requin, d'Avignon, a découvert un contrat notarié de 1501,
par lequel Topié loue pour deux ans, à Pierre Rob.uilt, imprimeur â Avi
gnon, une presse d'imprimerie avec tous ses accessoires in nam pressant sire
tnratlar ad itnpiimctuliini fibtvs aitupletam } , des matrices, deux quintaux et qua-
rante livres de matière pour la fonte des caractères, douze gravures sur métal
tic enivre (ai ut duodecitn historiis. . . in capta), treize antres histoires ou gravures
en Lois ( item mettant itisrorias in bosco ) pour imprimer des Heures dites A-latines
( pro Mauttinis inipri tiieudis)
' On lir, dans le rti le des inipiisés de 1498 :
«.Jelinn d'Alliy (Neimieisler), iiii|irimeur; Miclict-
lel Tdupier, nini|iusitenr ci mm | i rim C i 1 r: Françoys
Daim es, im |irimeur, o,*! pignon dudit Miclldlct. »
. Arcli isesile In cille île Lyuu ,C’.C! - 2 ; , lcd . 87%“.) —
Un peu plus Inin ,dansle mènicrcgislre (iül. 1 4 t r"
1111 Irouve cette mention leclificalive : «Mirlieliel
Tiiui'iElt, imprimeur cum pusitciir, Fraiiçnis Dal-
mis, in 1 primeur, oiiiigaguuii dudit Michelin. Le-
dir Midi elle t estuit serviteur. . . «Mestre Jehan , non
uicstre imprimeur, leipiel aussi «piiclé par MM 1 '
pour eesle lôvs. »
En 1499, Topié olitieur en ecs termes ilimi
11 11 1 ion d'une partie «le sim impôt en raison du ilé-
parl tle son eetnjtdgMit 1111 associé : ««Accurdé par
Mess” pour ledit Miclieliel à XX'”, vu ipic ledit
Dalniais s‘cu esl allé. » /Archives de la ville de l.yon ,
CC 229, fol. 22“.}
* Soi nom, ipii est écrit Tnpie dans les livres
im primés, rloi I élrc prononcé TiariÉ. C’est la leçon
1 |i u nous esl fournie par les extraits «l'arcli ives «le
Lyuu , dans lesquelles il esl tour à luiir appelé
Ttntj’pin-, Teufiiec 011 Ttiimn .
d l.c lexte de ee ilueiimcill iuédil est p ulilic
dans l'outrage de M. Rondot : Les graveurs et
tes imprimeurs il Lym ./n ,\e r s'iecte (p. 1 1 o 1 1 1 ).
CHAPITRE LX
L'IMPRIMERIE À LYON
ATELIER DE JEAN TRECHSEL
(1 488-1 4 c>S)
1 redise! collaborateur des premiers imprimeurs de Mayence; document suspect cité par les
bibliographes. — Jean Treclisel succède à Nicolas Millier de Beiissheim di( Philippi et épouse
sa veuve. — Le Qtuuirrtgesimiiie /tare nm de Ruliert de Eitin , premier livre signé de Treclisel,
avec gravure du maître 1 . D. — Une édition du /):' f/uilettione Ckrist t‘. — Antres livres imprimés
par Treclisel. la même année. — Succès de vente des éditions de Treclisel. — Pièces de vers
en tluiiisia.il es de l'imprimeur, — La manpie de Treclisel. — Impression de livres de méde-
cine et de pharmacie. — Le Phihtiimti de Valesc de Tarante et le Clarijii'Moriimi de Jean de
Ton n têtu ire. — lui pression de Serin on liai res. — Josse Bade, professeor de bellesdettres,
cririectrur el directeur littéraire* de l'imprimerie de Treclisel. — Introduction du caractère
romain dans l'atelier. — l'iililicaiinu d'un Tarante illustré ipii est imprimé avec ces iiiiuveaux
types. — Mérite artistique de Ces illustrations. — — Prospectus illustré des 1 XJ livres (I: it é./in avec
appel à la jeunesse studieuse par llatlc. — Lettre de Rade à Jean de Gênas, dans laquelle il
lait Déluge ileTrechsch Publication île \' Amiens AMiciinmi du capucin Ganivet. - — Rapports'
de Treclisel avec Robert Gagttin. - Jacques Ponceau, premier médecin de Gharles VIII.
11 li lient par lîiilerniéiliaiie de 1 . ascaris, en faveur de Treclisel, le premier privilège royal qui ail
été accordé â 1111 iiuprimem en France. — rniilicAlimi grandiose des lellvres d'Avicenne cnni-
ni entées par .laiiiiics Despars. — Treclisel uieiirt à la peine, avant d'avoir achevé sim iviivre.
Jean T icc h sol , Allemand, ttccupe mie place distinguée dans l'histoire de la
typographe lyonnaise.
M. Rnndot, qui s’en est rapporté comme les autres bibliographes à \V 7 etter,
le dit originaire de Mayence, ce qui est douteux'. Selon Witter, Treclisel
aurait été témoin des premiers essais des inventeurs de l’imprimerie et aurait
même travaillé avec eux au perfectionnement de l’art à ses débuts. A l’appui
de son dire, le bibliographe allemand cite une pièce de vers qui, suivant lui,
‘ l ei - grinnns sur (w el les lîii/oiîifiw.r J l.jvu au part de ses livres. Nous n'avons encore tnnivé dans
v\/e jiVV/t; uii y rage ciic< p. 47*1 — - Tivclisef est aucun rindicaiîon de $1111 lien de naissance. Sein 11
ipialific loui simjilemeni d'Afenuawies dans la |dn- nons c [I venait probablement de Bàle.
p HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
aurait été insérée à l;i fin d’n 11e édition inqiiano de l 'Exjtositio Georgii super
Snntnin/is Pétri Hispmti , imprimée par Treclisel :
Sic prima in bnxo conàsa e/entenrn pmnenili
P ami (j ni lient scribe damna in/ere hdiio ;
At nbi divisas Gcrnntnùt fndii in en
hiciditqttc notas, iisqne ter nsa fuit
Kxtentjda in vends cesser tint etrtibns omîtes.
Qjtas sa/ers potnit scriiere liexrra notas
Cidhtii inipnssôs docta ligure li/tros.
Principhqne rndetn mine orient /tinte ijtsc Johannes
Trechsel en dtixil qno ni fri / nlterins.
An début de l’ Imprimerie, les premières leurcs raillées dans du buis firent peu de
tort au bon copiste; mais, tiés que l'Allemagne eut fondu séparément des caractères
graves dans l'airain et cnl renouvelé trois fois cet essai [iisqne ter usa fuit), aussitôt
que l'on sut que l'an était inventé dans tontes scs parties, les plumes tombèrent. Les
mains habiles â tracer des notes se sont ingéniées, depuis, à relier les livres imprimes.
De grossier qu’il était an commencement, fart de l'imprimerie a etc mené, par Jean
Trechsel lui-même, au point où il en est arrivé maintenant et auquel il a atteint son
dernier degré de perfection.
Ces vers sont reproduits par Hcssels dans sa dissertation sur Laurent
Costcr'. Le document, qu’il a cru authentique , est emprunté à Wetter".
Nous n’avons trouvé dans aucun exemplaire du livre de Georges de
Bruxelles, imprime par Trechsel, les vers en question, Wettcc a cité comme
autorité le bibliographe Sccmdler, qui a rédigé en 1787 le catalogne des
incunables de la bibliothèque de l’Académie d’ingolstadt.
Le Georgius imprimé par Trechsel y figure effectivement dans la quatrième
parue, page 124, au numéro 223, mais la pièce de vers sur les premiers
essais de l’art typographique n'y est pas rapportée. Vérification laite sur
I exemplaire cité, elle 11c s’y trouve pas non plus, soit imprimée, soit manu-
scrite 5 . Nous avons donc lieu d’en suspecter l’authenticité.
T’he hiam'lnA Legend c-f t/ii iwmtiev rf Printing
ty Leur ms J,tnsj,m Costa . cri |i cnil y examines! by
D 1 Van der Linden, from lhe Dnlch, by J. IL
HrSSels vviih an inirudiiciiou and a classifie cl iisi
ol'llieCosterian Incnnabnla; Lcindon , East, B Indes
and Easi , i 87 1 ; in ■ 8", p. yy.
2 KriHsctt Gcsciichte der Erjtudng Jer B«tl-
Atnekerbmst itnrci J An 1111 Gwtmbcrg 711 A'J.ihl-r; Mai il/.
1 836 : in-8", p. 1 89- 1 90.
5 L'exemplaire du Geergius dècril par Seemiller
exislc enceire et fàii panie actucllciiient de la bi-
bliothèque de l'Uni vers» c de Munich. Voici un
ATELIER DE JEAN TRECHSEL
53
Le premier livre imprimé ;m nom de Trccliscl est le Qiuulfngcsivutk
on Recueil de sermons à prêcher pendant ie icmps du Carême, composés par
Rohert de Liiio. Nous en reproduisons ici la première et la dernière page :
3 nnçkt>mnh'iefü
fpTjfnàpil quadracrcfîmsle
flurrâ t*e pfaatia Pin frott es
"îRobcmis fon>c3?otû bi lirid
oïdiuie mfnbjt q?m licuffm
pmo tinicafcpiuag-dîmi
bi numéro b«mu*ti5f piop*
i<T<c3iiTnpeccâro.
S'tf'mbpiiViuij.
'èfltionfnt
Vocaü patjri vt
tu todrrti.fikri*
bunf t’fè veto a
£Dalb*i failli i
do camttiJci ■ rt maiatigrlki
pfauro bmûc.ljSfttTuitt no*
fudtcai*. ïitfa biüa âdreee
jjfaurbîib* fuia rndn . 2"*io
eü tro îegi mco HKepnoi
io k p nua uoiV furropmariifa
in 101 mô i'a pIWijpj. Tlou cm
pofrum^q audiuimua z oïdi
mu* nô loq. fifiilii qdi ibanl
gandciea a i ôrpeeni 1 onïïliy-
cjrîr bi^tii Ipabiii funi ,p noii
iefurii/rndiatn poi/.JCec l'Ile-
HSocurue i gati dé* ad cru t
cé pptramr a 1 fi ai
ce au d 1 1 ea: q i fpû flcrû» 1 rar
in damier ap Pi feien moiré
t»io|fniilfTiicrajIcrùi! qm'a
fpûlTctiro oitti_abei'a n'rtiojcî
ci*e«rai.Tl«çjbi apfîa 5 foin
tudo fugu a(it crfouta ï . g^tu \
imoc fcfiûPI fiCbiCâmumii
n'a ofaïbiib* ^g-ruttr^ z mar>
îfnbua.jfiui'a nàfccti rpaliV
u/n bou op pii rnojca te a q ui
J-pm uti du u liai' fl Cunfûi nifi
IpûlTcrûe . ©uiçbiiarf fcai
\ foin udi'c i'u fpd ü cia amicoe
bci^igilgii 9 oiâfco z came?
bunfïïmia mumrôbiTdpliiiif
'l’^bcn b 0 afF[igeu»;ui(ï fpù f
fitua (Quia o en fiç faii i n ar
tyr» aio l'nfreptdo roi i II ai a
louïiia ^fïiiïïima cru ciaïuü
gn a ppcn u ifï fpûff: ii a . ’âbi
a dm ii mri pl unm û fiiuu 1 z i f<«
de côfoliaan bebem* où fup
NO a oiain fefljfragiliniuln
ern iucm'n oljpiarn'’ £3 ie fhj
pfda fi’fpu fleti 4 lot tjoic®
lup bol £8 rirq&ni'l qro $f
i lertie copiorrfTimcinTpmfa#
n»q rerrmoa ÿpiea cddTcs
eflîdjd© Fous idcfii fertabo
n fw na t>o adquc cùaftno»
I alla 3fw$*n lïcuTÏbni : qrn
v i inqi £ypi ia u 9 in i pPft ad
bonarù.fjjofluèe largii fpûf
n ull ia fi'mb’ pi n imr n ce v I il t»
cobcrcéiib^i la nfhi'8 infra ccf
i a m cra rup Tpa ci a in frena îuf
iQC>anai iuçir«r crubcmiaf^
fl ucni cr. TloiVu i fn pcer 9 fii i
ai t paical. ©jjflurû iliucftV
beicapan a alf , cnin ,, . ini iude
qrcmuudâufi ban^■|n ,, . IDcc
îlli »0upplii icoideigifpo/
ihilon’vi pii'ilïm’ 0 ^ fpufc5
fitorcpleqi coida nra.(gïui fit
bniiitt’ in fcfa fcfojt . Suiei?,
<T£ipîioi qditigelTmaîcaii^
icùbi piccan* ceprû in i iuiV
rai c^ni]>ibr<^ pçlaij ad I an
bt "r gf laiu oiporôia t>o i air
gfnisttfïofi tOJancacbiiflî^
n il pi ia /Jrani ifn z nouifan*
iii36ouauPrurrttrnen /fi'ulÿ
l n cfîauuobuû i4&5.bi<no^
ua méfia oCTob: fa Çoia çifg
rina. ^rimpiTuin Ing^p "ÿot
bflnijffr«d?fil alcmanu.jSn*
no nfc faluua . i488- bic
uona /fcbiuarij fclkir tfl cSf
fummafum,
Ainsi qu’il est dit ;i l;i fin, l’amciir a lerminé la copie de ces sermons le
p ociobie 1483 an soir n, ei le livre «a été imprimé à Lyon par Jean TiechscL
allemand, et achevé Iienreiisement l’an de notre salut 14^8, le neuvième
jour de février « (1489 11. st. ).
I.e volume esi folioté en chiffres arabes placés an-dessns de la seconde
colonne. Après la labié qui termine l’ouvrage, 011 trouve une pièce de vers
exl rail de la letne i|tii nous :i èlc adressée en ré
[Hin.se à mitre iltiiiiimle île vèrihcitimi :
o. Biblioiliêi|ué de rUnivciîiié ilo Munich > II' i\ aviil
* T rcs lintunc Mnnsieiir,
En rainure :i 1 ^ i|iiestinn i[iie \mis Awt liicii
v 1 1 ni n iinn? si n m lettre, j'ai I liimneur île vims in-
loriiier que rUnhcraiéii'JngiHrtaik a etèlninstcrce
:i Lj^i ii 1 1 si 1 1 1 1 en iSoo et ii Munich en 1826. Le
catalogue île SeemiHer se rappurte iltinc à notie
liihlioclièqiie. D.ms l'exemplaire ipie mins pnssii-
■lu 11s île l'ouvrage en question, les vcis que \ 01 es
cite/ 11c se irnmeiu ni iinpnnu's ( ni manuscrits. . .
W'eiter p. 1 8y- 1 90) iloil dune avilir en 1111 aime
(WemjiLiiie 1 [ries lequel les vers se trouvai eut sans
ilniiie manuscrits.
«Recelez, Monsieur, l'.issn rance île ma liante
considération.
f> D p ScilNORR VON CarOLSFELO,
<> Bihliolhêcairc eu chef»
54
HISTOIRE DE L’IMPRIMERIE EN FRANCE
dans laquelle l'imprimeur fait l'éloge de son coniemi en engageant jeunes et
vieux à l'acheter, puis rappelle que c'est lui, Jean Trechsel, qui la fabriqué
et imprimé à Lyon (fecit pinxitqne' Luduuï [sic]).
IDcclibercO rnagnue l?«c p*g*na itiflnma celi’t
(éoannena bifto/iafl t rtnim gdfcpoi cnotm.
jCèfUe^omiuûrpwifôiibi hbcr0e7TOf9i i/îctp.
aurewfl eu m bicjf^ureofl libi coRtg* IVvctua «.
ZT?«ïlOffue rÇaoi poieriê *t fticferbic rtî.
A^doin a p mre Çu nç f wa i m y fa i eft£ »
fanon amïno emuns miTcnTq^ Wpuoi eanis ♦
Tl«ii<$ boç«t çefum que luni krmeric facétie
% ull ma fcrofrum v i njili ufqs pe i rr.
É>iwcnpi fiitripi wrjjâ rrro/ïbu» ?lî.
9 in ici* igrbapurai .
îqU loicr^ .
, , ... , . s 2?«dom t
Weianptoî confie <j rjj Ub<r cypuai frtc.
Sirtibi ociefun omne muaincn.
La gravure sur bois du commencement, qui représente i auteur en chaire
prêchant devant le Pape et ses cardinaux, est l'œuvre d'n» artiste lyonnais
dont les initiales I. D. , placées à la partie supérieure du dessin, seraient,
suivant M. Rondot, celles d'un Cartier du nom de Jean Dalle ou de Dales,
natif des environs de Brutrg-en-Bres.se et figurant , précisément à cette époque,
sur les rôles des contribuables de Lyon'.
Péri eau d, dans sa Biblittyyapbie lyonnaise du xv* siècle (p. t z, n" yo), attribue
à Trechsel l'impression d'un ouvrage de Guillaume Vorrdong, monte fran-
ciscain de Oman, sur les quatre livres des Sentences ( Optis super quatuor libras
Senteur) an un ), volume in-folio sans nom d'imprimeur, mais portant la men
lion qu'il a été achevé heureusement le 1 4 août 1480, dans la célèbre ville
de Lyon { féliciter cousummarnin est ht indita ttrbe Lumduncusij.
Après avoir examiné* attentivement cette impression, nous pouvons affir-
mer catégoriquement qu'il y a en de sa part une erreur, reproduite par la
plupart des bibliographes. Le 14 ttrilong en question 11’csi pas composé avec
les caractères que nous connaissons à Trechsel, mais il est exécuté, selon
lions, avec ceux du commentaire des Anoures acta, datés du 17 mars 1489
(v. st.) cm signes de l'imprimeur Jean Du Pré, de Lyon (voir Histoire de- l'Im-
primerie en traita- , 1. 1] ] , p. 482). Feu Procter, dans son Index m rar/y jtriurnl
Piuxit remplace Ici le mnl ilujfrcssrt et signifie
littéralement qni !'a /vw/.par métaphore un pr allu-
sion à l'eiicrc il uuprimerie déposant son empreinte
sur le papier, comme la peinture laisse sa trace en
se fixant sur le finis nu la mile.
Le meme a gravé une Atntflaciatreti pour
Guillaume Le Ruy {voir Hisuùre rie rimptimerh' t
t. III, p. 82) el les planches il W An marienJi très
reinan|iialile. Pour plus de détails sur cel artiste et
son œuvre, voir [‘ouvrage île feu Rondot : Les gra-
veurs sur buis et les imprimeurs A J.pm au xr‘ siècle ,
p. 48- 50 et p. 133.
ATELIER DF JF. AN TUECHSEI,
)5
booh (n“ 8548), .1 mis le Vnriluug ;ik compte de Jeun Syber, possédant mie
fonte analogue, mais que, suivant nous, i! 11’a utilisée qu’une seule fois
pour composer les notes d’une édition in-folio , sans date, du sixième livre
des Décrétales de Bonilace VIII et des Clémentines. Quoi qu'il en soit, le Vor-
ri/ouo- doit être rayé de la liste des éditions de Trechscl.
Trechscl a publié, à la date du 1 1 octobre 148c?, sous le nom de Thomas
A-Kempis, nue édition in-quarto du texte latin de Y Imitation, dont nous
avons vu un exemplaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, à Paris.
dZïbérpu'nuts <EfoTïum.
L
fLjncipit II b fr pi imus fia fns îCba me 6 e"Rê pis ea nomd regu
lane 01 dmiB feri Bugultuu', î> c miitatiatie cbalh? p« contcptu
smniii vanitatii mundi.
Æ ,,(lïr3p{rïïïum pjinium.
IBifcqutf me no ambulat
K iu tcncb.*ie (ci babebit lumen rite 0 feu Pomin 7
r Tîccfur.roeiba cbîiftiquib 7 âm0ncmur quartn 7
. — — — ti’irà duo 7 tnoico itnitcmurfi vclimus rtraefter
3 illuminai (St ati ôrtini cerétate coi dis libet aréSuttium igtf (ta*
dm nolbni lftinviraibe(ufpi rticditan. Èocmnacbiiiîi omnee
Pocninasfciôç pccltit.7 qui fpfncii rpibabetctiubrcon ditù lt:l
mannainnenirct.0cdc6tingiiij>inultier frequentiauditu cud
gelij paraû Pdïdertii fcnîiii i qi (p iril tint ébl ifh nô babent. Æiui'
aii e vnltplcnc 7 OpUlt cbi iiti (îbâ intcllr'gcrr op o.’tci vt totam
niant fnâ illifhjdcat confOUnarc.!Quid,pdcft tibi’alta Pt trini
talcPifpnrarc fi eareas buinllitatc vndebiTpIiccas tnmotiïle
rc ali a verba no fa dût fanttnt infhi :fcd virtnofa vira effiat < o
£bani.t©ptomagie fentirciôpuTiaionô^lcirtduff bifîtnitio*
iK.SiTctrt s totatn b ibliarn mem îttn'.t omn iû pbilofopboi n^
Pûtaïqui'd totU5^>ddTctfinc cbflncaic_bci7 sjra.Elamiao vani
taré cl omia paru lasepteier onia re Peu et Alt folf Icmirc. pfba c
fummafapicnti'apcotiicpiâ ninnducndctc ad celrftia régna,
îjjrfta s 1 gtf eft oiuirias gifuras quercre 7 in illis tp tiare .51 ro
m'ta s 4 eft bonoicsaiti b il c 7 in altti fe crtollerc. Saniras c car
nie Bcfidcriîfequi.7 illnd PCfidcrarcpndcpoibnodunigraniiCT
opoitct piinin'.èonitas eitlongâ vil an optare:7 Pc bona vira
paré curare. Sautas tO pntciti vitatn foin attcndcre.7 que fut
tura fnntnô pi cuiderc.® anitascftwligcnc quodciîomni'ttlc*
riiatctranfit:7illucnofc(Hnaicpbircmpiicmiigaudiiî mancr;
Â&cmenro dlius frcquctcigracrtn'jiqut'anô fatiaf ociiltio vifuj
iKcaurisiinpIcfaudiré.StudccTCocoihiù ab aniotcvflîbfluî
abltrabcrc 7 ad inuitiPilia te tranlK-RC.Tlain fequciuesfuà fen;
fiMltatcm macuiàt «nfcicntiamogd üt Bct gram.
(Cfolmm lxvi
geflus puenrû cfi.Suertar bc 7 a remis fuis fd qS rcliquû filcrn 7
cimeomqi apte.nc 05 fpiî ceperé âicarne pfuntamini,Scripfî
ü pfiee t.ilia pnrad&ugultimi notait itracratulo 6 gibarôefpi*
rituû^tieutnit aliad gicnlii tu éditâtes :bu i folisfotaftjs toûfof
imajmibus copoicis fc tradût.7 toto eoide vcbcmcntcrfncuit!
bût.j/n'epinderr mcdiiis birrifirc fatagivm prcplatocjcolla;
b.ifadmclacolicat'cufanrafheâlcfiancîJtatardcvt imagines
itéré rertâtas in imagi'nabuaituteg! rebustpia ctten'oi ib ? ac<
tlpi'at.Ætfiêeuenii infoitiniatib , Pù eauniùt.nôalitei iiîis in c i
gilia ptingit quop^ba 7 oga nullà intci fepncpfone.iiutlri oidi
nem fei n.itt t '1 neq? cft pi ineipin necç finie . vbilïé Slulgo A .ne
q. citcaputnciç caqda.SPegatlofitraîrusaddgnû:irapt vigi
tantes fainn iare videan t."]bc :!0 nmêt non tirnenda .fpe ranr n ô
fpeianda.Tlàegaudioôifoluunr.nunerubitonicrotciabercunt
(Quaicscgcui aitipli’fométc focraâÿmonitôe fapicnris,
T^racfatulus pcnerabili’smgrijobdnio iScrlbn be me
ditatoc caidie f ugdu'i i impiTuB pjafie; trecbfelarfj
impidioi iemagiftré anuo n i c ftln Ê.S6 CCCdpftip.b ic
Ira.jt/.nicnfisoctabitsfinitfeliciter.
(ie livre est composé avec des caractères tout différents de ceux du Qt/n-
dwmïmak mira un , qui appartenaient en propre h 1 réel i. sel et qu’il aurait
gmvés, comme il le déclare lui-même ci-après.
Les types du De Imitations provenaient de l'atelier lyonnais de Nicolas
Millier {Pistons) dit Philippi de Benssheim, décédé en l’année 1488, dont
HISTOIRE Dr L'IMPRIMERIE EN FRANCE
T rechscl av;.it continué les travaux et cfo.it il venait tl'éponser la veuve '
Après avoir été d'abord la propriété de Pierre Hongre, de i 482 à 1 (voir
t. III, alphabet, p. 337), ces caractères étaient passés chez Sixte Glnckcngicscr,
de Nordlingen, établi imprimeur et hôtelier à Lyon. An commencement de
i.{88, ils se trouvaient entre les mains de Jean Du Pré (voir t. III, alpha
bet, p. 473), associé temporairement avec Nicolas Philippe, et, finalement,
restèrent dans l’atelier de ce dernier, auquel Jean Trechsel succédait.
Le 23 octobre, douze jours après \'hnimnon, paraissaient les sermons
latins de Grirsch-, le 12 novembre suivant, Jean Trechsel, allemand (A/e-
humus) , maître en l'art d'impression [/mis impressorie ///ag/ster) , publiait à
Lyon , toujours dans le même format in-quarto, le Sérum de Puss'tone, de
Guillaume Textor, d’Aix-la-Chapelle, prêché à Bâle et dédié à Guillaume
de Rochefort, chancelier de France.
palïïonecbufti
pendent? cm 111 patibulc créa cote. Sir Ico in fcr.jtr.Otpa Atone
7£rt«,b,l,addafaucto!tta8®crn.ccfacramcntob.v,/£i su
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trie bodic (ibi acctaieeereliclo incftabllitriflcnV t lacbij-mie
ofîrflciif[,p cuEimpetral 5c Oicamus palcrnbr Suc maria. Jn
Iraucrâtaqucrfigad aiamJtieâ.aqB illaspafiroidoctpi'atarc?
dndan tee fta nos fufeipe curcmus in ncbm.ûuc stlc fufage c
Oignal ua.ipc cm ad patris bencicp nabfs ta ntaç aquaç. fufti
nuit impc I Ë nos ad tlliuo bonoiéd noftrûralutècafdcm a quas
Wgufîâdc cépotiamnr. q$ pt fie ri fàalf’poflîl ,’fSiiitioTC,
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fu,rpi .cdil a mgro ^uiîcrmo letton 0 oc Squlfgrano lacit tbc-'
olojp'c f;j rncf.îTi.'rîo oocto; c JmpiclïijB Zugô. j> JJofSe} trecbf c!
alemanù ard| impicfî'oric magiftrù.2unonrc faillit HÊ | ccccf,rjtjtijc
Oie j:i|. noue ni b2f8, jf nii t fui iriter.
niteriouteaie nicU'Btiirirct.iEuippe cuino rafla Clfuirit.pnna
petisomuerfa crtrir.fccuB illala fulhncrcniïtrtià paffionièaq
mtrqrcnl vfcgad üiajfuâ oigne no rcfpoudcrirttiÏÏ côpaffl'onis
foires amariect aie nncùifcrfoia q piPpctd rira x> otHlIepaffue
Fn ! |8p. J rechscl yvah déjà imprimé plusieurs livres qui striaient si bien
vendus qu;i i;i bu des Commentaires de Le Tourneur ( Fôwm) sur Aristote,
sortis de ses presses, il s écrie, dans un élan d'enthousiasme : «Le Français et
I Allemand se gorgent toujours de mes livres. La France tout entière en fait
Rondo 1 , Les grarears si ir bis et les im/rrimews it Lj-eit em xv siècle; ouvrage cité, p. 175.
ATELIER DE JEAN TRECHSEL
57
1 éloge; elle les aime et les achète. C’est moi Jean Trechscf qui ai grave les
caractères que tu vois :
Gallus, Gmuauus semper nuis libris nplerus.
Lauclat, amat , émit meos iota Franchi» libnis.
Has (sic) j ni Ami enmetheres scnlpsic Trcehselqne Joiunuus.
Il donne ensuite ia date d’impression qu’il faut dégager de ces deux vers
passablement alambiqués :
A n no mïlleno ter c, ll socïato,
Lx adpnicto ter x, seine ! i tpie etmota.
L’an millième, pins trois fois cent, deux chiffres cinquante accouplés (txfool aux-
quels on ajoute soixante, et trois fois dix, dont on retranche t (90 moins 1).
Ce qui donne au total : 1489'.
tfpijrjma J«t>a nitia pertWe,
1(5!Ctf>iI[ctmio Sottoi porifea: pw quoi
UsirtefTasmcfto Çpargeit roicgenae.
JSambuobaudpnlciB pictacetgiobarmfB ùnpar,
tOui fcn’pftnr quirauta ppi lofopb ta Bdcct.
Haiti tptilB alicglofule moduUrnina irmpttt,
Huila pordt moduIOBcquiparamiioB.
tfr atiia p alcae et ilhs col I igc graua.
rroflnjm If du 0 que glona noltra pci$rdi*e*
<&mnia tu noftrc mra f a lut» faScs,
Binai raine oortuno ocpwmtB numéro (audi'ac
fSallue jcntrinuB tempe r meie libiie rcplcties,
Zaudar.amai.cmir.nicoBi ora fTancpia fituoe.
tCOe (inuaomniB pabeume manuavita capit.
Ëae ruber quidam pa [ta (taper o forai odlc
Ibasguidem caraabf)Ti>fculpfîi rrccbfcl^iobaflitc».
aimo mitlcno rcr.c.u.fbpatd.
Z p adihnctn rerjr fenid 1 <ç a mol O.
’ 1 .'exemplaire <|iie nous avons vu de cetie édition appartient à la lîibliollièipie royale de Munich.
II est décrit par Hain (11° *16022 ! et provient de l’ancienne abbaye de Tegernsee.
iv.
8
M TlbM U.
58
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
Cette élucubration poétique est suivie de la marque de J. Trechsei,
Peu de temps après, Trechsei réimprime i Expositio Georgii super Summalis
magisrri Pétri Hyspani. Enflé par ie succès, il renchérit encore dans une longue
tartine de 3 1 vers sur les Commentaires qn’ii édite, pour forcer la main aux
acheteurs : « Achète-Ies, dit-il (Haseme), et afin que tu n’ignores pas où je suis
eu vente (Ne mm ignora ubi sim venalis), car tti te promènerais eu errant par
toute la ville (et ares nrbe ragus tôt a) \ c’est Jean qui m'a imprimé tel que je
suis, Trechsei est mon nom ajouté h mon prénom.» La date d’impression est
exprimée de la meme manière et d'une façon encore plus compliquée :
An no mi l/en 0 ter c, bis l quoatte deno,
X sex adjnncto, xx seine/, 1 que remoto.
L’an millième et trois fois cent, avec deux fois cinquante, plus dix (i4io); six
fois dix ajoutes, et une fois vingL, eu retranchant une unité (do plus 20 moins 1).
Ces chiffres donnent 1 4 Bp comme pour le Versor.
Trechsei indique en outre le jour où il a achevé d'imprtmer le volume et
prend congé des lecteurs par cette péroraison ■.
Félix utretqnc lux diesqne nobis.
Ut vouas amo apriles la (aidas
Signait di me/ioribvs lapi/lis.
Hicjineiti tribni, sed /lie ainiann ,
Lector, so/ve. Faces dissimvlasque ; voie.
Le jour qui nous apponc la lumière est un jour heureux. C'est ainsi que j’aime le
neuf des Calendes d'avril qui doit être marque d’une pierre blanche, car c'est à cette
date que j'ai achevé d'imprimer cct ouvrage. Maintenant, lecteur, paye ton ami.
Tu ne dis plus rien et tu te dérobes : adieu.
Le p des Calendes d’avril correspond au 24 mars 1480; or, la fête de
Pâques tombant cette année le tq avril, c'est donc en 1 4 9° (n. st.) que
cette date doit être reportée.
Nous reproduisons en entier, à la page suivante, ce long co/op/ion dont H, tin
u a transcrit qn une partie', et qtn contient encore d’antres carieux détails.
Nous en avons extrait quelques passages pour lesquels nous avons essaye nne
Reperlsrhan bibliogrtiplncttm , 11” *7602. Ce lit re est aussi à la Bibliothèque royale de Munich.
ATELIER DE JEAN TRECHSEL
59
traduction libre, car de pareils morceaux som intraduisibles moi à mot et
la saveur particulière ne peut en cire appréciée que dans l'original latin.
Le livre, de format in-quarto, est imprimé à deux eolonnes avec le carac-
tère gothique grave par Trechsel. Les commencements de chapitres ainsi que
les Pana Logica/ia qui lerniiitent le volume sojh composés avec un caractère
beaucoup plus fort, qui ucsi autre que le gros caractère du icxic de la
Pragnmnca Sauctio, dernier livre sorti des presses de Nicolas Philippe en
septembre 1488 (voir t. Il], alphabet, p. 153). La marque de Trechsel csi
placée au verso du dernier feuillet, au milieu d'une page blanche.
0i attribut amrifi ptobari
/Ê^o/ioiîmoruo® te libella
’Bx oocro plaças teappoaiwiri
71 il epi miu# cradi'n I q>. cft
B cd net an didi us bemgn n f<Ç
Si rcpcao:i:fi7CTiet»irou’
71 1 c ro n c£o 0 m*iu e* ma I icfn oçt
£û font» en rïnnl’en 01 rua en paradifua
£üfloeet floç,.fal oim pb'lofopboç
i 1 < ch e tipio dit m coù r bïem$ I tbcilo d
£1 1 oinitee longcqumo Çabwc vie.
Mo $ «no4 0 a rra f bje nib’ m Cbi a n a 1 abclf
Scrmib’Oa magMftmfman* pna capn.
Tlcînignoiïdçtn'fimvcnalns:» erre*
■yrbe vagua rota mtbucecerniscnfl.
1 CD«jî piger curcpmia ferre m«
victureg inequocp omere carrée
Jn apiâr. on en gkuia fera v<n 1 1
epuifl ram Ion go pofTiafarureflelibilIo
4 'ecîoi rad^uc a met>ifhc|?a pauca peu#
Ôidlnpne rlnrâput’ri^nyaiiapofcunf
ïibeiri; tocnlugduncTitç féciidu»
j£Deqnidêi<>bâricdirnpt;lTii rf^abai 1 e*
Sjirrfcfcei aidant’ nom ccâgnomc £êro*
ÏÏn n 0 m ü !<n 0 1 ei ,c. bi'a.L qu oq» den o
3 : fcf adiuncio.tf.fcmd iqncmoeo
/fcli'p otratç, lupôicfcç, no bis
ÿi nonaa amo affiles bail ndae
Bignâdimdtwihualapilh's.
ittic fin cm mbucfed pic smicum
^aro;fcluc-racna;ùifrimnlaf(p vs(c.
Trccliscl publie ensuite les gloses de Jean Le Maître (r/c Magistris') sur
Pierre d’Espagne, commentateur d'Aristote, en copiant une édition que
venait de donner son confrère, Henri Mayer, de Toulouse.
En tête du livre, i( réimprime en gros caractères lavis de Mayer.
A la fin de et volume, Trccliscl répète avec quelques légères variantes
la pièce de vers finale du Vnsur (voir fac-similé, p. 57) :
G/i/fur, Germauus, scinper mets /Unis rep/rtus.
Laudal , a mur, finir (ont uietis Franchi libras ,
Me sinus (liants keibet, me matins mut capit.
Eccc ru bd quidam , pa/ld, stnpct, oscitat , adit.
Mas q 11 idem caractères sen/psir Trechselque Johannes.
8 .
6 o
HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE EN FRANCE
La date d'achèvement est enstine formulée de la meme manière qu au
Vers or et au Gemgins (voir fac-similés, p. 57 et yp) :
Anna millena ter c, ll socisuo,
Lk adjnncto ter x, uil irnle si mm.
Lan millième et trois fois cent accouplés à doux chiffres de cinquante (i 4 oo), en y
ajoutant soixante et irois fois dix (9°) ' sa,ls en rien rctianclier.
Ce qui donne 1490. La marque de Trechsel vieil 1 ensuite :
jh mofiflirni boilaitim nti'u j « pl?ilofcp(j it
mortau'^e "JMil'fitnlî* ma^diri ÿot»«nni8CiC
rnî^i'Uri^lummulaiü “pan tyftMnï glofufc ep
«tcfiiTTirK ad mttilcm toctiwfo lupftlï» feîici ifdt
Itli'munr.
/Ôâllutrgerniânue fempermete liba» revlanic
Mandat amal cmff.fol a mcoa francia IitgOB
Q-De firme amnfeÇa Ext me ntanuevwa captt
if ccc rabft quidam |w Ikt flup*t oftrtar odii
lOarquid^csracrefrt» rrulplîi ntfrt?fd<p5°bc0
Sun© millcno i er^ltfocfai o.
2*a<Jjuniw trr.jp.ml irrde a mro c
Le volume, de format petit in-folio à deux colonnes, qui n est pas cité
par les bibliographes, sc trouve à la Bibliothèque d’Avignon. Cette édition
avait échappé à nos recherches; elle a éié signalée à notre attention par
M. Labaudc, conservateur de eei établissement.
Le 19 mai 149°» Jean Trechsel terminait l'impression de la Pratique île
i/iédiri/ie et de pharmacie de Valese tic Tarante', docteur de Montpellier ci mé-
decin du roi de France ( Vt/csd de Tharama P r tic t ica que alias Pliila/iiuiu dicitur).
Balescon, médecin célèbre du xv' siècle, plus
connu sons le nom de Valese on Valois de Tarante,
naquit à Montpellier on aux environs, vers l'an
138a. Quelques-uns disent qu'il était Portugais,
Ce qu'il y a île certain, c'est qn’il a exercé la mé-
decine en France pendant trente-six ans. lia re-
cueilli loul ce que l'étude et l'expérience lui avaient
appris dans sou livre intitulé: Praaica stu Phihmum,